Le SG de l'ONU, Ban Ki-moon, a affirmé mardi que la désignation du nouveau médiateur pourrait prendre un peu plus de temps, soulignant sa disposition à faire avancer le processus de négociations bloqué depuis janvier 2008. Le secrétaire général des Nations unies a évoqué, mardi dernier à New York, les tractations en cours pour désigner un nouveau médiateur dans l'affaire du Sahara en remplacement du diplomate néerlandais Peter van Walsum. «J'ai entamé les consultations avec les parties concernées sur une personne particulière que j'ai l'intention de nommer à ce poste», a indiqué le SG de l'ONU, ajoutant que «la nomination du nouveau médiateur pourrait prendre un peu plus de temps». Ban Ki-moon n'a pas cité le nom de la personne présupposée au poste de médiateur dans le conflit. Des sources onusiennes avaient toutefois laissé filtrer à travers la presse le nom du diplomate américain Christopher Ross. Le responsable du front Polisario chargé des affaires extérieures, Mohamed Ould Salem Ould Salek, a déclaré mardi que «le SG de l'ONU nous a informés de cette nomination que nous avons acceptée. Nous sommes disposés, abstraction faite de ce qui est ce médiateur, à négocier sur la base des résolutions du Conseil de sécurité», ajoute Ould Salek. Le Maroc, qui n'a pas non plus de réserves sur le nouveau médiateur, a exigé lors de récents entretiens avec le SG de l'ONU que les négociations restées bloquées depuis janvier 2008 soient reconduites sur la base du rapport de l'ex-médiateur Peter van Walsum. Ce rapport, présenté en avril 2008 devant le Conseil de sécurité, avait balayé d'un revers de main l'option de «l'indépendance» prônée par le Polisario, avec le soutien de l'Algérie, en la qualifiant, faut-il le rappeler, d'«irréaliste» et d'«irréalisable». Le front séparatiste était alors monté sur ses grands chevaux pour discréditer l'auteur du rapport, Peter van Walsum, en l'accusant de prendre parti pour l'offre marocaine d'autonomie. «Le problème qui se pose aujourd'hui n'est pas tant le profil, et moins encore l'origine du nouveau médiateur, que l'agenda du cinquième round», explique Mohamed Talib, membre du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes. «Après quatre rounds de négociations, avec ce que cela implique en termes d'efforts et de temps, le Polisario ne peut pas aujourd'hui demander de remettre le compteur à zéro», affirme M. Talib, qui insiste sur la nécessité de fixer un objectif précis aux négociations. «On ne négocie pas pour négocier. Les négociations doivent bien avoir une finalité. Et cette finalité consiste à trouver une solution politique négociée au conflit», ajoute M. Talib. Le SG de l'ONU n'a pas manqué de soulever la même nécessité, en disant «rester très engagé, vu l'impasse de longue durée sur ce conflit, à faire progresser le processus de négociations le plus tôt possible». Dans son dernier rapport au Conseil de sécurité, l'ex-diplomate onusien Peter van Walsum avait mis en garde contre l'enlisement des négociations et invité la communauté internationale à imposer une solution politique au conflit, en allusion à la solution d'autonomie proposée par le Royaume pour tourner la page du conflit et mettre fin à la souffrance de la population sahraouie séquestrée. Ban Ki-moon abonde dans le même sens en affirmant son intention d'explorer avec les parties au conflit lors du prochain round de négociations «la possibilité d'améliorer les aspects humanitaires». Un profond malaise sourd aujourd'hui chez les Sahraouis séquestrés, acculés à «broyer du noir» en raison de la passivité de la direction du Polisario qui semble avoir plus de mal à offrir une alternative autre que la répression et les slogans chimériques. Cet attentisme, qui ne sert que les visées étroites des dirigeants du Polisario, met à rude épreuve la patience de la communauté internationale. L'ONU, qui affirme par la voie de son secrétaire général accorder la priorité à la question du Sahara, est appelée à faire avancer le processus de Manhasset. Le choix du diplomate américain Christopher Ross s'avère d'autant plus judicieux que les Etats-Unis sont aujourd'hui plus disposés à s'impliquer davantage dans le dossier.