Les réparateurs de téléphones mobiles sont soit des jeunes analphabètes, soit des licenciés ou des bacheliers. Et nombreuses sont les causes qui les poussent à choisir la réparation des téléphones portables La réparation et la vente des téléphones mobiles sont un commerce pratiqué par un grand nombre de gens. Qui sont-ils donc ? Quel est leur niveau d'instruction ? Pourquoi, dernièrement, un grand nombre de jeunes s'adonne-t-il à ce genre de commerce ? L'on remarque que la majorité de ceux qui réparent, vendent, achètent ou échangent leurs portables, sont des jeunes. A Beni Mellal, leurs boutiques prolifèrent partout. On les trouve surtout au centre-ville, au boulevard El Hansali, dans la Kissariat, le long du boulevard, à la Kissariat de la rue de Bata, à la Kissariat près de Laghdira lhamra et à Kissariat Ain Asserdoune. «Il y a une vingtaine de boutiques où on répare les téléphones portables et celles où on vend toute sorte de pièces. A Kissariat Ain Asserdoune, ce genre de commerce connaît un grand essor surtout pendant les vacances. Toutes les marques de téléphones se vendent à cet endroit et c'est nous qui vendons les pièces à la majorité des réparateurs en ville et même dans les régions», déclare Ahmed, un vendeur de pièces de téléphones portables à Kissariat Ain Asserdoune. Depuis qu'il a quitté l'école en l'an 2000, il a fait la connaissance d'un ami qui lui a appris à réparer les téléphones mobiles. Omar travaille avec lui dans la même boutique, c'est un licencié en littérature française. Ahmed qui n'a que le niveau du primaire, a grand besoin de Omar qui maîtrise la langue française et un peu d'anglais. Tout le monde fréquente les réparateurs de téléphones en quête d'une nouvelle marque dotée d'options nouvelles et sophistiquées. Hamid est le propriétaire d'une boutique où il fait travailler trois jeunes depuis quatre ans. C'est grâce à Hamid qui'ils ont fait des études dans le domaine de l'électronique et qu'ils ont appris la réparation des téléphones mobiles. «C'est moi qui ai choisi ces trois garçons pour qu'ils travaillent avec moi. J'ai confiance en eux. Je leur ai appris beaucoup de choses. Moi, je leur donne un tiers du prix de toute réparation. Et s'il'un deux vend un portable, je ne lui prends aucun sou. Il y na d'autres propriétaires de boutiques qui leur donne un salaire mensuel fixe ou chaque semaine…», déclare Hamid. Pour ce qui est des pièces de rechange, et selon les informations données par un autre vendeur de portables d'occasion, un jeune de 18 ans qui n'a jamais fréquenté l'école, elles proviennent soit de Casablanca, soit de Souk Sebt, et parfois de Kasbat Tadla. Le prix de la réparation varie entre 20 Dh et 500 Dh et ça dépend de la marque et de la qualité de la pièce demandée. A Beni Mellal, il y a environ 50 locaux de réparation des téléphones portables et les prix de réparation varient d'une boutique à une autre. «Franchement, je trouve un grand plaisir dans mon travail. Ce domaine exige des recherches et une grande expérience», déclare Abdellatif. Un jeune qui a eu son Bac en sciences, et qui a fait des études en électronique depuis deux ans dans une école privée. Dans ces boutiques, les réparateurs de portables vendent aussi diverses pièces comme la carcasse dont le prix varie entre 20 Dh, 30 Dh et 70 Dh, le chargeur, entre 15 Dh, 20 Dh et 50 Dh. Les écouteurs coûtent entre 20, 30 et 50 Dh, selon les marques. Pour décoder un téléphone mobile, le prix peut atteindre 150 Dh et pour charger des sonnettes, le prix va de 20 Dh à 30 Dh. De surcroît, il y a des vendeurs qui achètent leur marchandise de Casablanca. Et surtout en été, où les téléphones portables sont vendus par des gens qui arrivent de l'étranger. Lahcen, un homme âgé de 50 ans, déclare que «La majorité des réparateurs sont des jeunes issus de familles pauvres. Il y a des Bacheliers, des licenciés et même ceux qui ne sont jamais allés à l'école... Je connaîs des jeunes qui sont orfèvres en la matière parce qu'ils ont fait des études approfondies dans ce domaine. Et ce sont eux qui apprennent aux novices ce qu'il faudra faire pour réparer un téléphone portable. Pour bien le réparer, il faut un certain degré d'instruction pour être capable de lire, de comprendre et de déchiffrer des codes, des options… Quotidiennement, on peut recevoir jusqu'à 10 portables. Il y a ceux qu'on répare sur le champ ou dans un délai de 2 à 3 jours» . La boutique la plus fréquentée par les gens est celle de Adil qui a deux jeunes qui l'aident. «La réussite de Adil est le fruit de son opiniâtreté. En plus, il ne triche pas, les gens ont confiance en lui. C'est un jeune qui répare bien les téléphones portables», affirme un client. Donc, si la réparation des téléphones mobiles devient une passion pour certains jeunes, pour d'autres, c'est une manière de gagner un de l'argent pour subvenir à leurs besoins personnels et familiaux.