Les portables d'occasion dopent l'accès à la téléphonie mobile dans les pays en développement, notamment en Afrique où le nombre d'abonnés a été multiplié par 20 en cinq ans, passant de 3,5 millions en 2000 à 76 millions en 2005. Avec 2,5 milliards de téléphones portables en circulation dans le monde, un chiffre en progression, les appareils d'occasion jouent un rôle croissant dans l'essor de la téléphonie mobile dans les pays en développement, où les lignes fixes sont souvent chères ou inexistantes. La plupart des téléphones portables aux Etats-Unis finissent toujours leur vie dans un tiroir ou à la poubelle, mais un nombre croissant connaît une deuxième vie dans des pays comme la Bolivie, la Jamaïque, le Kenya, l'Ukraine ou le Yémen. La majorité de ces appareils transitent par l'entreprise ReCellular, basée à Dexter (Michigan), qui en collecte 75.000 par semaine et en remet en état plus de la moitié pour la revente dans le monde. ReCellular travaille notamment avec des organisations caritatives qui amassent de vieux téléphones et les vendent à l'entreprise. «Le fait de pouvoir combiner une affaire rentable avec un service utile et une bonne action est positif sur toute la ligne», souligne Mike Newman, vice-président de la société. Son père Charles Newman a fondé l'entreprise en 1991. A l'époque, on comptait 16 millions d'abonnés de téléphone portable dans le monde, selon l'Union internationale des télécommunications (UIT). En 2005, ce chiffre avait atteint 2,1 milliards, dépassant largement le nombre de lignes fixes estimée à 1,2 milliard. Le cellulaire est aujourd'hui omniprésent aux Etats-Unis, en Europe et dans plusieurs pays asiatiques, et la prochaine phase de forte croissance du marché devrait se produire dans des pays émergents. En Afrique, le nombre d'abonnés au téléphone portable a été multiplié par 20 en cinq ans, passant de 3,5 millions en 2000 à 76 millions en 2005, selon l'UIT. A ses débuts, il y a 15 ans, ReCellular s'occupait de 300 à 400 portables par mois. Aujourd'hui, «on en fait autant en quelques minutes», précise Mike Newman. Alors que les Américains changent de mobile pour un nouveau modèle tous les 18 mois en moyenne, le stock d'appareils d'occasion, mais en parfait état de marche, est énorme, souligne-t-il. Les mobiles sont triés, testés, réparés et emballés pour la revente. Environ 60% des téléphones réceptionnés par ReCellular sont réutilisables. Les autres sont gardés pour leurs pièces ou vendus à la casse. Les appareils remis en état sont vendus environ 18 dollars (14 euros) pièce, et sont ensuite proposés au détail pour 40 dollars (31 euros) ou moins. Selon M. Newman, jusqu'à 60% de ces mobiles sont finalement revendus hors des Etats-Unis. Ces appareils permettent un accès à la téléphonie mobile dans de nombreux pays en développement, où le coût des portables neufs risquerait d'être prohibitif, selon M. Blumberg. Ils représentent peut-être 3 à 4% du marché mondial, ajoute-t-il. Une présence modeste, mais qui aide toutefois à modérer les prix et favorise le développement de l'accès aux portables, jugent M. Newman et d'autres observateurs.