L'Institut Amadeus a organisé, le 22 juillet à Rabat, une rencontre de réflexion sur le bilan du Sommet de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Synthèse. Les Etats de la rive sud de la Méditerranée, notamment les pays arabes, devront engager des concertations afin d'élaborer «des positions communes» sur la structure, le financement et le fonctionnement des instances de l'Union pour la Méditerranée (UPM), estiment les participants à la journée de travail sur le bilan du sommet de Paris, tenue mardi dernier à Rabat. Les experts et responsables politiques et économiques marocains et étrangers, qui ont pris part à cette rencontre internationale organisée par l'Institut Amadeus, recommandent ainsi la tenue en Egypte d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des Etats de la rive sud membres de l'UPM, aux côtés des secrétaires généraux de la Ligue arabe et de l'Union du Maghreb arabe. Dans les recommandations de cette journée de travail, qui ont été adressées aux chefs de diplomatie français et égyptien, Bernard Kouchner et Ahmed Abou El Ghaït, on souligne l'importance d'une « implication financière équilibrée » des pays du Sud de manière à favoriser leur participation et leur investissement dans le processus euro-méditerranéen. Pour ce faire, les participants estiment nécessaire la création d'une banque euro-méditerranéenne de développement, qui favorisera la participation active du secteur privé et contribuera au renforcement des instruments de financement pour les adapter aux besoins des secteurs privés, notamment les PME/ PMI. Les participants mettent l'accent, également, sur l'importance du soutien des Etats du Sud dans le financement de leurs projets par les Etats du Golfe, saluant, dans ce cadre, la présence de l'Emir de Qatar, président du Conseil de Coopération du Golfe, au sommet de Paris, qui a marqué le lancement de l'UPM. Les participants, qui appellent à la fin de la sanctuarisation du continent européen, considèrent que le libre-échange ne doit pas s'appliquer seulement aux biens et marchandises mais également à la circulation des personnes, souhaitant que cette Union permette l'adoption de mécanismes de facilitation des visas et de mesures pouvant favoriser «la circulation circulaire». Etant donné que la Méditerranée est la région du monde la moins favorisée en termes de ressources hydriques, ils jugent utile la mise en place d'une agence euro-méditerranéenne chargée de la gestion de l'eau potable avec comme première mission l'amélioration des capacités et des technologies de stockage et l'édification de stations d'épuration dans toutes les grandes villes du Sud. Dans le souci de transformer la complexité actuelle de la région en richesse et en source d'inter-fécondation, la dimension culturelle doit être investie dans le projet de l'UPM. La fondation «Ana Lindh» doit être partie prenante dans l'architecture institutionnelle du processus de Barcelone-UPM, estiment-ils. Au cours de leurs travaux, les participants à cette rencontre ont analysé la «Déclaration de Paris», mis l'accent sur les apports de l'UPM, relevé les insuffisances de ce nouveau cadre de partenariat entre l'UE et les pays de la rive sud de la Méditerranée et mis en évidence le rôle moteur que jouera le Maroc dans la concrétisation des projets portés par l'UPM. Ils ont mis l'accent, dans ce cadre, sur l'importance de la préservation de l'esprit de concertation, de codécision et de cogestion porté par la déclaration finale du sommet de Paris, précisant que la coprésidence ne devra pas se limiter uniquement aux sommets, mais à toutes les réunions, conférences et autres types de rencontres qui s'inscrivent dans le cadre du processus de Barcelone-UPM.