Les représentants africains à l'ONU cherchent un moyen d'éviter des poursuites pour crimes de guerre à Omar El-Béchir contre lequel le procureur de la Cour pénale internationale a demandé un mandat d'arrêt. Les représentants africains aux Nations unies cherchaient activement mercredi à obtenir le soutien de la Russie et de la Chine pour trouver un moyen d'éviter des poursuites pour crimes de guerre au président soudanais Omar el-Béchir contre lequel le procureur de la Cour pénale internationale a demandé un mandat d'arrêt. «La quête de justice ne doit mettre en danger les autres priorités au Soudan», a souligné Dumisani Kumalo, l'ambassadeur d'Afrique du Sud à l'ONU qui cherche un soutien au sein des 15 membres du Conseil de sécurité. L'Afrique du Sud, le Soudan et la Chine ont déjà exprimé leur inquiétude en cas d'inculpation d'Omar el-Béchir qui risquerait de mettre en danger le processus de paix. Des diplomates occidentaux et des responsables des Nations unies craignent également que l'émission d'un mandat d'arrêt visant le président soudanais pourrait entraîner des représailles contre la mission ONU-UA de maintien de la paix déployée au Darfour (UNAMID). Toutefois, de nombreux autres diplomates estiment que le processus de paix est déjà largement compromis et la mission de l'UNAMID n'a virtuellement aucune paix à maintenir. Pour l'ambassadeur britannique John Sawers «le processus de paix est dans l'impasse depuis maintenant quelques mois » : «il y a un besoin urgent de relancer ce processus. Et l'UNAMID ne pourra remplir correctement sa mission qu'une fois que la paix sera revenue». Ces discussions en privé au sein du Conseil de sécurité surviennent alors que la violence ne connaît pas de répit au Soudan. Mercredi, un officier nigérian de l'UNAMID a été tué par balle lors d'une patrouille dans la province de l'ouest du Soudan, selon des responsables des Nations unies. Ce commandant de compagnie est mort près d'un des camps de la mission conjointe des Nations unies et de l'Union africaine. Son décès intervient une semaine après la mort de sept autres soldats de la force, tués lors d'une embuscade tendue par des hommes armés à dos de cheval ou en 4x4. Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné mercredi l'attaque du 8 juillet, estimant qu'elle pourrait être considérée comme un crime de guerre. • John Heilprin (AP)