La création de la coalition de gauche a été au centre du 3ème forum de réflexion organisé par le Parti travailliste. Une stratégie de travail commun sera fin prête fin juillet en perspective des élections communales de 2009. Le 3ème Forum initié par le Parti travailliste (PT) s'est tenu, samedi 5 juillet, à Rabat, sous le thème «L'union de la Gauche, en tant qu'acteur principal dans la recomposition du champ politique». L'absence à cette grand-messe de l'USFP, principale composante de la gauche, n'a pas manqué de se signaler à l'attention des présents. Le Parti d'Abderrahim Bouabid est en crise depuis l'échec de son huitième congrès, qui s'est tenu du 13 au 15 juin dernier. A cet effet, le dirigeant du Front des forces démocratiques, Thami Khyari, a souhaité que l'USFP dépasse rapidement cette crise pour être au rendez-vous des prochaines échéances, faisant allusion aux élections communales prévues pour 2009. Excepté l'USFP, l'essentiel des formations de gauche a répondu présent à l'appel. Le Forum de réflexion, initié par le parti d'Abdelkrim Benatiq, a constitué une occasion pour dessiner les contours de l'Union de la gauche. Deux nouvelles ont été annoncées à cet effet. La première concerne le lancement d'une union de la Gauche, par l'Union socialiste des forces populaires (USFP), le Parti du progrès et du socialisme (PPS), le Front des forces démocratiques (FFD), le Parti socialiste (PS) et le Parti travailliste (PT). À ce sujet, les partis participants ont affirmé que ce bloc restera ouvert à d'autres formations de la Gauche. Ainsi, Nabil Benabdellah, membre du bureau politique du PPS, a affirmé que les cinq partis qui ont décidé jusqu'à présent d'entamer cette action espèrent que les autres formations de gauche la rejoindraient. Quant à la seconde, elle concerne l'élaboration d'une charte. Par ailleurs, les motivations d'une telle union ont été contenues dans les propos des formations de la gauche. Pour eux, ce n'est pas question d'une réponse à la présence d'un nouveau courant dans la scène politique nationale, mais c'est plutôt une union visant à devenir un acteur principal dans la recomposition du champ politique dans le pays. Par ce courant, il faut entendre le Mouvement de tous les démocrates (MTD) de Fouad Ali El Himma. Abdelkrim Benatiq, secrétaire général du PT, a annoncé que «cette union n'était pas une réaction contre un mouvement ou un autre, les partis de gauche ont senti que tous réunis, ils peuvent faire la différence sur la scène politique nationale. Et la présence de ces forces dans ce forum est une preuve qu'il y a plusieurs points communs qui nous unissent». Le dirigeant du PT ajoute que «le Maroc doit choisir entre un système éclaté et dispersé où il n'a pas de référence idéologique entre les composantes qui représentent la majorité et l'opposition, et entre un système où on a des pôles avec des références idéologiques». Pour sa part, Abdelmajid Bouzoubaâ, secrétaire général du Parti socialiste, a déclaré que les partis réunis «ne voulaient pas personnaliser cette action parce qu'il y a le Mouvement pour tous les démocrates. Mais, toujours est-il que nous ne voulons pas laisser le temps passer sans montrer à l'opinion publique et à toutes les composantes de la société marocaine politique et sociale que si des avancées sur le plan politique et social ont été réalisées, c'est parce que la gauche a payé le prix pendant les années soixante, soixante-dix et les années quatre-vingt». Il a ajouté qu' «il était difficile que la gauche démissionne ou passe au second plan pour donner la possibilité aux autres d'apparaître sur le devant de la scène alors qu'il n'ont pas payé le même prix». Quant à Thami Khyari, secrétaire général du FFD, a précisé que «le travail sur l'unification de la gauche a commencé au lendemain des élections du mois de septembre 2007». «Dans un temps où on ne parlait ni de M. El Himma ni de son mouvement», a-t-il souligné. Concernant la présence du PPS à ce forum, Nabil Benabdellah, membre de son bureau politique, a assuré qu'elle venait en réponse à l'appel lancé par le PT. «L'objectif est de conforter cette démarche qui tend à regrouper les forces de gauche. Aujourd'hui, cela a permis de créer des conditions encore plus propices pour que plus le travail se fasse», a-t-il exhorté. Par ailleurs, et pour la concrétisation de cette union, les partis représentés ont évoqué une charte qui tracera l'avenir politique pour ces forces. Ainsi, M. Benatiq a précisé que «les cinq partis de gauche l'USFP, le PPS, le FFD, le PT et le PS, ont lancé une commission qui est en train de travailler sur une plate-forme. J'espère qu'elle sera prête fin juillet. Elle sera présentée à l'opinion publique nationale et internationale, et aux partis politiques. Cette plate-forme va définir les orientations stratégiques qui vont construire ce qu'on appelle une feuille de route pour 2009 pour ces partis de gauche». M. Bouzoubaâ a déclaré que «plusieurs étapes ont été franchies et que les partis concernés sont en train de rédiger un document commun qui doit régir la feuille de route de cet assemblage de la gauche. Je crois que cette initiative est saluée avec beaucoup de satisfaction, parce que la division n'est pas en faveur du Maroc dans l'état actuel des choses». Les propos de M. Benabdellah vont dans le même sens. Ainsi, il a affirmé que les cinq partis qui ont décidé jusqu'à présent d'entamer cette action espèrent que les autres formations de gauche la rejoindraient. «Cette charte est une sorte de plate-forme qui va décliner vers un certain nombre d'actions liées à diverses couches de la population en diverses régions, pour essayer de donner un aspect concret à cette démarche. Et faire en sorte que nous puissions envisager une attitude commune à l'égard des prochaines échéances électorales de 2009», dévoile le représentant du PPS. A la question de savoir si ce forum a tenu toutes ses promesses, le secrétaire général du PT a souligné qu'organiser un forum au mois de juillet et pouvoir rassembler plus de 4.000 personnes constituait un réel défi pour le PT. «Le plus important c'est le message politique. La présence des partis de gauche, la réaction favorable de l'assistance pour un projet de gauche militant. Ce n'est qu'un début d'un chantier qui ne va pas être facile. Mais il faut avoir la volonté pour le réaliser», a-t-il déclaré. Une union pour toutes les forces de Gauche, qu'elle soit motivée par la présence d'une nouvelle force politique nationale ou non, est une preuve que les échéances municipales de 2009 peuvent constituer un tournant majeur dans l'histoire politique de notre pays. Sans doute cette union en appellera-t-elle d'autres. L'heure est au rassemblement des énergies, en attendant la bataille des communales de 2009.