Trois des neuf terroristes qui se sont évadés de la prison de Kénitra, dont le très dangereux Abdelhadi Eddahbi, viennent d'être arrêtés à Salé. Une nouvelle opération policière a permis l'arrestation, vendredi dernier, à Salé, de trois terroristes évadés de la prison de Kénitra. Cette opération, qui porte à six le nombre des terroristes qui se sont échappés le 7 avril dernier, a conduit à l'arrestation de l'un des éléments les plus dangereux des neuf évadés, en l'occurrence Abdelhadi Eddahbi. Un responsable de l'ONG chargée de la défense des prisonniers islamistes, «Ennassir», a déclaré à ALM, au lendemain de cette évasion inédite, que M. Eddahbi, père de deux enfants (un garçon, 11 ans, et une fille, 8 ans), pouvait profiter de son évasion pour se venger de sa femme qui l'aurait désavoué suite à sa condamnation à mort en 2003 pour le tristement célèbre meurtre d'un policier, retrouvé mort dans un puits situé dans le quartier casablancais de Sidi Maârouf. «On a perdu la trace de l'épouse de M. Eddahbi, depuis l'annonce de l'évasion», s'inquiétait la même ONG. Mais voilà, il s'est avéré que l'époux Eddahbi était retranché plutôt dans un quartier périphérique de Salé, où il a été arrêté, en compagnie de ses deux co-détenus Mohamed Chadly et Kamal Chatbi. M.Chadli, un ancien complice de l'émir du sang Youssef Fikri, a été condamné en 2003 à 20 ans de prison. Il s'est illustré notamment par l'affaire de l'usurpation d'identité d'un gendarme, après s'être procuré la tenue de la gendarmerie Royale auprès de son «frère du sang» Youssef Fikri. Kamal Chatbi, frère de celui que l'on surnomme «le Marocain de l'Afghanistan», Mohamed, est également tombé dans un quartier défavorisé de la ville de Salé. Il a été condamné à 20 ans de réclusion en 2003, après plusieurs années de dévoiement dans les grottes d'Afghanistan, des montagnes escarpées de l'Iran, puis en Espagne, avant de rentrer en 2003 au Maroc, où il a été arrêté en compagnie de son frère Mohamed. Ce dernier est le premier des neuf terroristes évadés à avoir été arrêté. Il a été appréhendé le 1er mai, alors qu'il tentait de se procurer des médicaments dans une pharmacie du quartier l'Océan, à Rabat. Il y a une semaine, deux autres évadés avaient été arrêtés par la gendarmerie à Douar Skhinate à Fès. Il est d'abord question d'Abdellah Boughmir, surnommé «l'émir de la cellule de Taddart», condamné à la réclusion perpétuelle pour homicide volontaire. Ce dernier avait planifié des attentats contre des sites touristiques à Agadir, entre autres cibles sensibles de la capitale du Souss. Hammou Hassani, condamné à la peine capitale en 2003, était également impliqué dans une affaire terroriste. Pour rappel, lundi 7 avril, neuf détenus de la Salafyia Jihadia s'étaient évadés de la prison civile de Kénitra en creusant un tunnel de 22 mètres de long. Dans une lettre que les neuf évadés avaient laissée en prison après leur fuite, ils avaient expliqué que leur «fuite» était intervenue après l'épuisement de toutes les voies de recours. Plus de deux mois après leur évasion, la majorité d'entre eux ont retrouvé la prison.