Selon Koceila Maamès, responsable Marché des capitaux Afrique du Nord de Calyon, le marché monétaire marocain reste relativement stable. Il annonce que la conjoncture actuelle n'est pas favorable à une dévaluation du dirham. Dans le cadre d'une analyse de la crise que connaît le marché international et son impact sur le marché monétaire national, BMCE Capital a organisé jeudi 29 mai, à Casablanca, une conférence sur : «Le Maroc dans la tourmente financière internationale: Enjeux et défis». Cette conférence a été animée par Koceila Maamès, responsable Marché des capitaux Afrique du Nord de Calyon. Cet économiste a fait une analyse de la situation du marché international actuel et son impact sur le marché marocain. Cet impact a été traité du point de vue du change euro-dollar et les effets qui peuvent engendrer sur l'économie marocaine. M. Maamès a affirmé que «le dirham marocain reste relativement stable, avec un régime de change moins flexible. Le dirham s'est moins «ajusté» aux fluctuations des devises internationales». Il a ajouté dans le même sens «qu'avec une facture pétrolière représentant jusqu'à 15% des importations, un dirham plus faible creuserait davantage le déficit commercial et budgétaire qui est actuellement entre 22 et 23 milliards de dirhams. Cette dégradation de 80% est liée à l'augmentation des prix du pétrole». Pour cela, selon l'analyse de cet économiste, «le timing actuel n'est pas favorable pour une dévaluation du dirham marocain». Mais, «malgré un environnement difficile lié à l'incertitude sur les marchés financiers et avec une progression régulière des revenus en devises et avec les rentrés du tourisme, les transferts des Marocains résidents à l'étranger, le Maroc n'a pas de problème d'exportation. Une situation qui a favorisé une hausse des réserves de change à des niveaux confortables», a poursuivi M. Maamès. À ce niveau, «le Maroc a un taux de change relativement fixe» et si le Royaume s'engage dans cette direction, «l'économie marocaine peut aller à la libre circulation des capitaux». Et cela favorisera l'intégration de l'économie nationale à l'économie mondiale. Pour arriver à cet objectif, «il faut encourager la libre circulation des capitaux, afin de mieux réussir une intégration commerciale et financière croissante du Maroc à l'économie mondiale». Pour cela, le Maroc doit appuyer la libre circulation des capitaux pour permettre une flexibilité de taux de change, souligne cet analyste. Cela doit s'accompagner avec des réformes pour consolider le cadre monétaire, avec plus de crédibilité, afin de réussir un renforcement des équilibres macroéconomiques et une libéralisation bien séquencée du compte de capital, selon la même source. Le Maroc ne se débrouille pas assez bien selon les termes de M. Maamès, avec une croissance non satisfaisante mais rattrapable. L'animateur du colloque a mis aussi l'accent sur la situation du marché international actuel au sein duquel la crise financière persiste encore. Selon cette analyse, le dollar est sous-évalué contre la plupart des devises internationales, contrairement à l'euro qui reste surévalué. Cette situation du dollar resterait sous pressions à court terme (euro-dollar jusqu'a 1,60 d'ici fin juin). «Cette situation annonce que la crise que connaît le dollar est proche de son terme, parce que les exportations asiatiques ne sont pas toujours négatives pour le dollar», note-t-il. Quant à la situation du marché pétrolier, les réserves sont toujours considérables. Pour lui, l'augmentation de l'offre ne devrait pas poser de problème à condition que les investissements requis soient concrétisés. Et l'économie mondiale peut supporter l'augmentation que connaît le marché pétrolier, assure-t-il.