L'avant-première du nouveau film «Izorane», réalisé par Az Larabe Alaoui Lamharzi, a eu lieu lundi au cinéma 7e Art à Rabat. Réalisé par Az Larabe Alaoui Lamharzi, ce court-métrage dont le nom signifie «racines» en amazigh, se veut une contribution à la production cinématographique nationale. «J'espère que ce court-métrage soit une participation à la scène cinématographique», a déclaré le réalisateur Az Larabe Alaoui Lamharzi. Le film raconte l'histoire de Titrite dans un vieux chalet en pleine montagne. Titrite est une jeune fille paralysée souffrant silencieusement des suites d'un accident dans lequel elle a perdu son père. Issue d'un mariage mixte, d'un père d'origine amazighe et d'une mère étrangère, elle est délaissée par cette dernière et se retrouve chez sa grand-mère Dihya qui tente de la soutenir malgré son âge avancé. Titrite, supportant mal cette déchéance et cette souffrance et constamment ballottée entre ses cauchemars et ses rêves éveillés, finira par rencontrer un beau chevalier qui se manifestera en l'image de son défunt père avec qui elle va avoir le courage de partir vers une mort douce. Le film sans paroles est accompagné de musique expressive. La jeune Titrite se débat dans ses pensées. Entre les rêves éveillés, les souvenirs de l'accident tragique et ceux de son propre père, le retour aux sources est peut-être réconfortant. Sa grand-mère tente de la soulager par des séances de rituels traditionnels. Le court-métrage montre aussi des scènes de Aïn Loh, lieu de tournage du film. La glace et les conditions climatiques rudes s'ajoutent à la tension du vécu de Titrite. Devant une assistance intéressée, cette projection a aussi été l'occasion de présenter les acteurs du film, l'équipe technique qui a contribué à sa réalisation ainsi que son making of. «Ma participation à ce court-métrage était avec plaisir parce que j'ai été intéressé par le sérieux de son réalisateur», a déclaré l'acteur Khalid Benchagra, incarnant le rôle du père. La projection a été également précédée par une partie musicale animée par un violoniste de Kénitra qui a enchanté le public par diverses mélodies. Les répertoires joués par cet artiste variaient entre le classique, la musique pop, le latino et la musique arabe. Des choix variés qui ont répondu aux goûts des assistants apparemment séduits, vu leur réactivité chaleureuse. «La programmation de la musique avant la projection d'un film est un rituel qui était en vogue dans les années 60 et 70 au Maroc, c'est ce qui nous a poussés à le faire revivre», a déclaré le réalisateur.