Le coup d'envoi du 6ème Festival du court-métrage méditerranéen de Tanger a été donné, lundi 23 juin. Quelque 48 films représentant 18 pays sont en lice. Comme à son accoutumée, la cérémonie d'ouverture de cette édition a eu lieu dans la grande salle du cinéma Roxy. En plus des professionnels du cinéma, cet événement a connu la présence d'un public nombreux. Les organisateurs ont préparé un riche programme digne d'un festival qui se développe d'une année à l'autre et qui «a pris actuellement sa vitesse de croisière», a souligné le directeur général du Centre cinématographique marocain (CCM), Nour-eddine Saïl. Le développement du festival, selon M. Saïl, se traduit par le nombre de films programmés pour cette édition. La compétition officielle comporte ainsi quelque 48 films de fiction représentant 18 pays et qui ont été produits entre 2007 et 2008. Le festival présente également un panorama d'une cinquantaine de courts-métrages marocains qui présentent une rétrospective de la production cinématographique marocaine durant cette dernière année. La plus importante nouveauté de ce festival, d'après M. Saïl, est d'avoir pu allier l'Afrique à la Méditerranée. Après le réalisateur tangérois Moumen Shimi, c'est au tour du réalisateur sénégalais Ben Diogaye Bèye d'animer cette année la Conférence sur «La leçon du cinéma». Il s'agit du traditionnel message filmique à travers les espaces. «Nous avons choisi cette année ce grand cinéaste sénégalais qui a réalisé un nombre important de films et côtoyé le célèbre réalisateur Osman Sembane pour essayer de montrer ce retour de la Méditerranée vers son ancrage profond qui est l'Afrique», a affirmé M. Saïl, faisant remarquer que «L'Afrique a eu un apport essentiel dans cette culture dite de la Méditerranée». Notons que cette manifestation cinématographique est marquée par la présence de quelques icônes du cinéma et de la télévision marocaines tels Khadija Assad, Aziz Saad Allah et Jillali Ferhati. Mais elle a connu encore une fois l'absence des personnalités littéraires et spécialistes du cinéma. M. Saïl a justifié cela par l'insuffisance de financement. «Le budget alloué à cette édition s'élève à près de trois millions DH. Il est pratiquement de même valeur pour les quatre dernières années et ne nous permet pas d'inviter entre autres les écrivains et critiques de cinéma», a-t-il regretté. Présidé par le réalisateur marocain Nabil Ayouch, le jury de ce 6ème festival est composé de six membres représentant le Maroc, l'Espagne, l'Algérie, l'Egypte et la France. «Je suis convaincu qu'on aura une très belle sélection de films sur lesquels les discussions seront certainement riches et utiles et donnera cette année un bon palmarès», a souligné M. Ayouch. Le Maroc qui connaît ces dernières années une grande production de courts-métrages sera représenté par quatre films notamment «Chant funèbre» de Mohamed Mouftakir, «Départ» de Noufal Berraoui, «Izorane» de Alaoui Lamharzi Az Alarab et «Rêve éveillé» de Ali Attahiri. La cérémonie d'ouverture a connu la projection du court-métrage égyptien «Le paysan éloquent» de Abdeslam Chadi. Produit en 1970, ce film est interprété par le grand acteur égyptien Ahmed Marri et raconte l'histoire d'un paysan – qui pour se faire justice- invoque le pharaon en une langue.Outre la projection des films, le programme de ce festival comporte des conférences et des tables rondes.