L'espace Chellah a abrité mercredi 21 mai le concert de Hadouk trio, trois aventuriers de la musique qui ont livré aux Rbatis des sonorités faites sur mesure. Dans le décor antique et magique de l'espace Chelah de Rabat, Hadouk trio a livré, mercredi 21 mai, au public une musique de nomades, délicieuse et imagée. On y sent et y voit tous les pays qu'ont visités ces trois artisans de la musique que sont Didier Malherbe mi-jazzman, mi-charmeur de serpent saxophoniste et flûtiste; Loy Ehrlich, son vieux complice qui manie avec autant d'aisance le clavier d'un synthétiseur que le hajouj et Steve Shehan qui met en musique la pulsation des mondes avec ses fûts, peaux, cloches et baguettes. «Hadouk» est un mot-valise composé de hajhouj, instrument marocain à cordes basses et de doudouk, le hautbois arménien. Hadouk est un univers à part, une île imprévue qui pointe entre l'Afrique et l'Orient, un rivage improbable au confluent du jazz et de la world musique. Selon les membres du groupe, «le rêve est l'essence même du trio Hadouk, sa nature profonde, sa force vive depuis plus de dix ans, son toujours aussi insaisissable». Ce trio a offert à l'audience de l'espace Chellah, de l'air et de la joie. Un jazz fait avec des instruments authentiques et originaux : Hajouj ; djembé et goumbasse, un instrument avec un manche de basse et une caisse de «goumbri» également doudouk et instrument à vent de toutes sortes... «Mon instrument est personnalisé. Je l'ai mis au point moi-même : la djembé fait figure de grosse caisse, le Charleston, la cymbale entre autres sont complètement revisités. Tout cela s'est fait petit à petit au fur et à mesure de mes rencontres, découvertes, de mes voyages et de mon expérience», déclare à ALM Steve Shehan le batteur du groupe. Et d'ajouter : «Notre musique véhicule à travers la diversité de ses racines, un message de paix et d'humanisme. C'est la diversité des rencontres, des cultures nouvelles et des échanges avec les autres qui nous enseignent et qui nous font évoluer ainsi que notre musique». Par ailleurs, au cours de ce concert, les Hadouk trio ont présenté au public de Chellah toutes sortes de saveurs venues spécialement d'Orient, Occident, Maghreb, Afrique, Asie. L'authenticité et la sobriété de leur musique sont puisées dans celles de leurs instruments. Par ailleurs, Loy Ehrlich a ébahi le public avec sa performance sur le hajhouj, développant un jeu personnel et original. «J'ai beaucoup côtoyé et regardé jouer le maâlam gnaoui Brahim El Balkani. C'est lui qui m'a initié au Hajhouj et j'ai par la suite trouvé mon propre style de jeu sur cet instrument», a expliqué Loy Ehrlich. Hadouk trio a été lauréat du prix «Victoire du jazz» en 2007, catégorie formation de l'année. Ces trois aventuriers de la musique ont livré aux Rbatis des sonorités faites sur mesure. Par ailleurs, le festival réserve encore à Rabat la découverte d'autres cultures.