Son parcours politique est particulier. Il a commencé par le marxisme et fini par appeler au large bloc démocratique. Ses approches, il les a perfectionnées en prison. Ahmed Herzenni est incontestablement, l'une des figures de proue de la gauche radicale marocaine. Ceux qui le connaissent de près voient en lui la réincarnation concrète du profil de « l'intellectuel organique » tel qu'il a été décrit dans la littérature engagée. Né le 16 août 1948 à Guercif, ses parents sont de la région d'Azilal, Ahmed Herzenni a vécu à Sefrou, Casablanca et Mohammédia. En 1965, il est arrêté pour la première fois pour avoir participé aux émeutes des 22 et 23 mars 1965 à Casablanca. En 1966, on lui impose le service militaire pour le punir et l'éloigner du campus universitaire. Mais en vain. Une année après, il intègre la faculté des lettres et des sciences humaines de Rabat. Du département de la philosophie, il crée ses cellules mobiles et rouges à l'image de celle du dirigeant chinois, Mao Tsé Toung. En 1969, il est à la tête de l'un des deux noyaux du Mouvement marxiste-léniniste marocain. Epaté par la révolution chinoise, il crée son propre mouvement «Linakhdoum Ech-chaâb » (Servir le peuple) et fait de l'UNFP, son terrain de recrutement. En février 1972, il est arrêté, une nouvelle fois, à Agadir, une arme à la main, et condamné à 15 ans de prison ferme. En prison, particulièrement, à Kénitra, il se consacre à ses études. Les écrits d'Ivan Illitch, l'ont aidé à réviser bon nombre de ses positions. En été 1984, il bénéficie d'une grâce royale et sort plus que jamais déterminé à lutter pour la démocratie. Au début, il crée la revue «Assahib» . En 1986, il intègre l'Institut National de la Recherche Agronomique. Trois années, plus tard, il bénéficie d'une bourse d'études aux USA. En tant que docteur en sociologie, il enseigne à l'université Al Akhawayne. Entre temps, il continue son chemin politique. En 1994, il participe à un congrès au Moyen-Orient, réunissant des islamistes et des panarabismes. Son mouvement Al Maydan n'a d'équivalent nulle part au monde. Aux côtés des anciens gauchistes, l'on trouve des islamistes, des libéraux et des « Amazigh ». Le 11 février 2001, Ahmed Herzenni, fait partie de ceux qui annoncèrent la création du Parti socialiste unifié.