Dans un entretien à la MAP à l'occasion de sa visite au Maroc, le président du parlement européen a indiqué que le souhait du Royaume d'accéder à un statut avancé est une ambition légitime. Le Statut avancé qui est un souhait légitime du Maroc dans ses relations avec l'Union européenne est une réponse au rythme soutenu des réformes engagées et des progrès accomplis, a souligné le président du parlement européen, Hans Gert Pottering. Dans une interview accordée à la MAP à l'occasion de sa visite officielle au Maroc, le président du parlement européen a précisé que ce Statut avancé «pourrait se traduire notamment par une convergence législative accrue et la participation -à terme- à certaines politiques communes de l'Union européenne dans l'intérêt des deux parties». M. Pottering a indiqué que ce Statut avancé fait actuellement l'objet d'un examen approfondi par le Conseil européen et la Commission européenne et sera discuté lors du prochain Conseil d'Association Maroc-UE à l'automne prochain. Il a également affirmé que le Parlement européen donnera lui aussi son avis à ce sujet en temps utile. Le président du Parlement européen s'est félicité de l'excellence des relations entre le Maroc et l'Union européenne, fortes de «notre histoire commune, mais aussi et surtout d'une constante et courageuse volonté politique de rapprochement entre les dirigeants et les peuples des deux côtés de la Méditerranée». Il a également salué les efforts du Maroc en faveur de ce rapprochement avec l'Europe, se réjouissant de l'opportunité qui lui est offerte pour examiner avec les responsables marocains «les nombreuses potentialités de notre collaboration future, notamment au sein du Processus de Barcelone renforcé». «Le Maroc a démontré qu'il partage les valeurs phares de l'Union, non seulement les valeurs de l'économie de marché et de la libre- entreprise, mais avant tout celles du bien-être et de la dignité des peuples, de la démocratie, des droits de l'Homme et de la bonne gouvernance», a-t-il souligné. Le président du Parlement européen s'est par ailleurs prononcé pour une intégration régionale accrue dans le cadre d'un partenariat euro-méditerranéen renforcé, qui est au coeur du projet de l'Union pour la Méditerranée, ajoutant que «c'est à travers les valeurs de solidarité et de fraternité que s'est construite l'Union européenne, il en ira de même pour l'Union pour la Méditerranée ». Aussi, le Président du Parlement européen a affirmé qu' «au 21e siècle, une frontière fermée est à la fois une aberration historique et une injure à la dignité des peuples», soulignant que l'intégration maghrébine ne peut être réalisée qu'en dépassant les conflits régionaux. M. Pottering a souligné qu'«il est des querelles ou des conflits passés qui ont pu justifier la fermeture momentanée de cette frontière, mais il doit aujourd'hui y avoir prescription (...) eu égard aux formidables potentialités de développement des économies et des infrastructures des régions concernées, et qui sont malheureusement entravées en raison d'un tel litige (NDLR: question du Sahara)». «Je suis moi-même issu d'une région frontalière, et je puis témoigner -de par mon vécu- des bienfaits apportés par l'intégration européenne à cet effet, il doit en être de même de l'Union du Maghreb Arabe», a poursuivi M. Pottering, soulignant que « les Marocains et les Algériens doivent s'accorder au plus vite sur les modalités d'ouverture de cette frontière trop longtemps fermée» en y mettant «la volonté politique qui est nécessaire et déterminante». • Adil Zaari (MAP)