Au-delà de son aspect festif, le Festival de théâtre pour enfants de Nador s'est révélé un outil pédagogique efficace pour favoriser la créativité. L'Association mouvement de l'enfance populaire, section Nador, en collaboration avec l'Agence du développement de l'Oriental, a organisé du 2 au 5 avril, la quatorzième édition du festival printanier du théâtre d'enfants sous le thème : Le théâtre des enfants, un espace pour favoriser la créativité et affermir la réflexion. Ainsi des représentations de pièces de théâtre, ateliers de formation en techniques d'éclairage, contes populaires, concours de peinture muraille pour sensibiliser à l'importance de la solidarité sociale à l'hôpital ElHessani et à l'école Lalla Hasna, animation et danses folkloriques de troupes venues notamment de Talsinte et soirées artistiques et cinématographiques avec la projection de deux courts métrages : «Cas 36» et «Hors jeu» ont été organisés à l'espace du centre culturel qui est devenu un lieu convoité et prisé durant cinq jours. Un festival qui s'inscrit dans la continuité et qui répond à une attente exprimée par plusieurs parents et enseignants afin de généraliser l'intérêt que doit réserver l'enfant et le jeune à cet outil d'expression artistique, a rapporté à ALM Rabie Abarrou, membre organisateur. C'est aussi une opportunité pour assister à des spectacles réalisés par des professionnels en animation pour enfants. Un ensemble d'activités pour rehausser le niveau des approches éducatives et pour instaurer une culture qui favorise , chez l'enfant , l'acquisition d'un ensemble de valeurs se rapportant à l'égalité, la solidarité et le rejet de toutes les formes d'agressivité à l'égard de l'enfant et de la famille. Elle est aussi une occasion pour permettre aux différentes associations locales actives dans le domaine de l'animation culturelle pour enfants de côtoyer des professionnels afin de parfaire leurs approches et techniques. Ainsi des troupes de Marrakech, Berkane, Ahfir, Al-Hoceima, Agadir et Nador, que ce soit en langue arabe ou en amazigh, se sont succédé sur les planches du centre culturel dans une communion qui a laissé plus d'un perplexe. Intervenant lors de la cérémonie de clôture, Mohammed Hamdaoui, secrétaire local de l'association organisatrice, a spécifié que «chaque édition de ce festival, qui a commencé en 1995, propose un type de formation en parallèle des spectacles se rapportant à l'un des paramètres qui entrent en jeu pour monter une pièce». Cette année c'était au tour de l'éclairage et le son animé par Chris Van Goethem, professeur à l'Ecole supérieure des arts dramatique (RITS) de l'université de Bruxelles. Il est co-fondateur de Wakha-wakha une organisation qui facilite les contacts ente artistes marocains et européens. De leurs côtés, Leila Bouhkef et Madeleine Nieuwlaat, spécialistes de contes pour enfants, ont égayé petits et grands par des histoires se rapportant à la culture nord africaine. Des animations qui ont mis l'accent sur l'importance de la prosodie, du suspense oratoire et de l'interprétation scénique dans la présentation des contes populaires pour enfants. Les pièces présentées ont traité plusieurs thèmes se rapportant aux préoccupations de tous les jours. Ainsi la troupe Akouasses de Berkane a traité dans sa pièce «l'espace de l'amour» l'importance de la communication chez les enfants et comment les histoires des animaux peuvent servir de leçons à l'instar des fables. Quant à l'association Najah Souss du théâtre d'enfant d'Agadir à travers sa pièce «Ville de rêve», elle a évoqué le cas d'une jeune fille en quête d›amour et de compassion, mais qui subira des violations sexuelles à cause de sa naïveté et ses mauvais choix. De son côté, la troupe Omar Al Moukhtar de Nador dans sa pièce «Animaux rebelles», a rappelé à travers une rétrospective accablante la gravité du vécu de certains enfants à cause de l'insouciance des grands qui sont derrière tous les malheurs que subit l'humanité et dont sont victimes surtout les enfants. Et pour positiver leur position ils ont décidé de créer une association pour favoriser l'entente entre les hommes et défendre la nature contre les différentes sortes d'agression qu'elle subit. Au terme de ce festival, des prix d'encouragement ont été attribués aux meilleurs travaux. La récompense du meilleur rôle garçon est revenue à l'enfant Najib Boumediene de la troupe «Tifaouine » d'Al Hoceima. De son côté, Douae Moukhtari de la troupe «Akouasses» a été primée de la meilleure interprétation féminine. L'oscar et le prix du meilleur travail sont revenus à la troupe marrakchie «la Joconde » pour sa pièce «Ouriknaha». Pièce qui traite les rapports des enfants avec leurs parents et enseignants et comment il faut les canaliser dans le sens de l'entente et de la confiance mutuelles.