La deuxième manche du dialogue social aura lieu les 7, 8 et 9 avril. Alors que le gouvernement poursuit l'examen des revendications salariales, les syndicats fourbissent leurs armes. Prévu à la mi-mars, le deuxième round du dialogue social ne sera lancé que le 7 avril. Un léger retard, mais un dossier social lourd en revendications syndicales. Ce sont, justement, ces revendications qui ont dominé le dernier Conseil de gouvernement, qui s'est étalé, une fois n'est pas coutume, sur deux jours, jeudi et vendredi. Le porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri, a indiqué que le Conseil a suivi un exposé détaillé du ministre de l'Epmloi et de la Formation professionnelle, Jamal Rhmani, sur les conclusions des réunions houleuses des commissions techniques chargées de l'examen des revendications présentées, en début 2008, par les différentes centrales syndicales, comme un début de réponse à la crise qui frappe le secteur social. Salaires, indemnités, conventions collectives, protection sociale, législation, libertés syndicales, élections professionnelles… Autant de questions qui ont été passées au crible, durant plus d'un mois, par les nombreuses commissions techniques interministérielles chargées de l'examen des revendications syndicales, avec comme point d'orgue l'incontournable «exigence du relèvement du Salaire minimum interprofessionnel garanti» (Smig). Les syndicats, de quelque bord qu'ils soient, sont intransigeants sur la nécessité, voire l'exigence, de procéder à une revalorisation du Smig. Les montants, certes, varient d'un syndicat à l'autre. L'Union générale des travailleurs marocains (UGTM) revendique un Smig à 4000 DH, la Fédération démocratique du travail (FDT) à 3000, et l'Union marocaine du travail (UMT) à 2500 DH. Soit. L'unanimité syndicale sur la hausse du Smig est incontestée. Le gouvernement, conscient des enjeux, est acquis à cette éventualité, avec d'autant plus de conviction que la dernière flambée des prix a remis de manière accrue sur la table la nécessité de procéder à une révision à la hausse du seuil minimum des salaires. Le patronat ne semblait pas être contre ce principe, mais en exigeant des adaptations secteur par secteur pour préserver la compétitivité. L'augmentation du Smig arrange à l'évidence les intérêts de tous les partenaires car c'est la préservation du pouvoir d'achat qui entre en jeu. Au-delà du Smig, la nécessité de procéder à une revalorisation générale des salaires occupe les esprits dans l'état-major des centrales syndicales. Mais, cette éventualité peut être « remise à plus tard » compte tenu des difficultés de la conjoncture économique actuelle. Abderrahmane Azzouzi, SG de la FDT, précise (voir l'entretien ci-dessous) vouloir «tenir compte des contraintes actuelles du gouvernement», mais en affirmant que ce n'est que partie remise. Autre revendication, elle est liée aux libertés syndicales. Les centrales, dont la FDT, mettent un point d'honneur à ce que le gouvernement veille à garantir ces libertés, en renforçant l'arsenal législatif et juridique. Dans cet esprit, des voix s'élèvent au sein des syndicats pour «institutionnaliser le dialogue social».