Le Maroc et la communauté marocaine de France peuvent s'enorgueillir de compter au sein de la classe politique française, des amis(es) sincères et fidèles. Dimanche dernier, avec plus de 66% des suffrages, Martine Aubry était réélue Maire de Lille : un score inégalé, dans cette capitale du Nord ancrée à gauche depuis des décennies. Lorsqu'en 2000, en pleine gloire, alors qu'elle était ministre des Affaires sociales et n°2 du gouvernement Jospin, Martine Aubry décidait de se consacrer à la ville de Lille –pleinement– et pour ce faire, abandonnait de son plein gré son ministère, bien peu comprirent son geste… Quelques huit années plus tard, on se rend compte à quel point, sa stratégie –dans le sens noble du terme- était juste. Quitter le «National», après y avoir fait ses preuves, pour s'ancrer durablement dans le «Local», se consacrer au terrain, y renouveler le contact avec la population, le quotidien et y mettre en pratique une politique de proximité est particulièrement digne de respect. Au Maroc, par exemple, cette démarche est assez semblable à celle de Si Fouad Ali El Himma. Elle consiste aussi à se «frotter» et se «confronter» aux réalités. Martine Aubry, à la tête de la municipalité de Lille préside aussi aux destinées d'une très importe communauté marocaine issue de l'immigration, dont de nombreux jeunes de nationalité française. Elle a toujours su, en sa Mairie, ou alors qu'elle était ministre – (son département ministériel incluant l'Intégration)- se montrer attentive aux questions liées à la population d'origine maghrébine, en général et d'origine marocaine, en particulier. C'est ainsi elle qui avait voulu honorer Abdellatif Benazzi pour son parcours exceptionnel en le décorant de la Légion d'Honneur ; c'est elle aussi qui avait donné un éclat particulier à «L'Année du Maroc» sur ses terres lilloises. Je me souviens avec beaucoup d'émotion de l'audience que lui avait accordée à Marrakech feu Sa Majesté le Roi Hassan II. «Marocaine de cœur» telle qu'elle-même se définit, elle avait multiplié les voyages officiels au Maroc, instituant un vrai partenariat avec le ministère de l'Emploi, à l'époque détenu par Khalid Alioua, allant jusqu'à mettre à disposition deux fonctionnaires pour aider à la création de l'Anapec… Plus récemment, elle a jumelé Lille à Oujda et s'efforce dès qu'elle le peut de venir passer de courts séjours à Essaouira, dont elle raffole du Festival. Aujourd'hui, en France, Martine revient en pleine lumière et les médias ne s'y trompent pas et l'invitent sur tous les plateaux. Elle fait partie des politiques pour lesquels les Français souhaitent les voir occuper de hautes responsabilités, selon un sondage paru dernièrement dans «Le Parisien». Le Maroc et la communauté marocaine de France peuvent s'enorgueillir de compter au sein de la classe politique française, des amis(es) sincères et fidèles. Martine Aubry est incontestablement l'une des plus constantes et des plus «désintéressées», elle qui agit par conviction. Aimer le Maroc et agir concrètement pour permettre à la communauté marocaine de trouver sa juste place dans la société française, sans rien renier de ses racines, n'est pas la moindre qualité de Martine Aubry… et elle en possède bien d'autres, dont un cœur «gros comme ça»…