L'universitaire Abdelkrim Belguendouz vient de publier un ouvrage sous le titre «Plaidoyer pour les citoyens marocains à l'étranger, un combat pour les droits humains». Le livre (751 pages, Imprimerie Beni Snassen), véritable plaidoyer pour les citoyens marocains à l'étranger, porte sur le «combat pour la promotion et l'affirmation de leurs droits fondamentaux et leur traduction dans le domaine civique et politique, cultuel, économique et social». De format moyen, l'ouvrage fournit aussi quelques «matériaux pour la lecture et/ou l'écriture d'un fragment de l'histoire collective qu'est l'émigration marocaine». Il est également «l'expression d'une veille et un produit d'un suivi migratoire au Maroc aux regards des droits humains». L'ouvrage de Belguendouz se décline en deux parties. La première intitulée «TME, amicalisme et droits de l'homme» revient sur la période allant de 1973 à 1990, avec un témoignage sur la situation et les luttes des travailleurs marocains à l'étranger, réduits dans le discours dominant au simple sigle «TME». Dans la seconde partie sous le titre «Im(é)migration : Europe plus et Maroc moins?, l'auteur s'interroge sur la tendance à la «démarocanisation» de la diaspora, au moyen de l'incitation dans la pratique à l'intégration/assimilation dans les pays d'accueil et à la «désintégration» politique par rapport au pays d'origine. Cette partie de l'ouvrage couvre la période de 1991 au début 2008, marquée par le risque d'amorcer un «néo amicalisme». Cette nouvelle publication regroupe, entre autres, une compilation de documents et d'articles publiés depuis 1973 sur la question de l'immigration. Elle met l'accent sur «des préoccupations beaucoup plus politiques et civiques avec l'objectif de continuer à tenter de changer non seulement le regard ou la perception sur les Marocains de l'émigration et plus près de nous, les Subsahariens au Maroc, mais également la politique marocaine les concernant», écrit l'universitaire dans le préambule. Le suivi de la presse est un outil indispensable pour la recherche sur les migrations et incontournable pour mener la réflexion, estime l'auteur, relevant que la presse constitue une «réaction à chaud» par rapport à des faits ou événements. Il s'agit d'un travail «d'explication, de persuasion, de communication pour comprendre, faire comprendre, sensibiliser, convaincre, faire adhérer à une cause, celle de la dignité des émigrés, des travailleurs marocains à l'étranger ainsi que des leurs et par la suite des travailleurs immigrés ou de passage au Maroc», écrit-il. L'objectif étant également de parvenir à faire prendre en charge par les pouvoirs publics les problèmes des MRE de façon structurée et «de faire de l'émigration une affaire qui prenne toute sa place dans la vie nationale, mais aussi toute sa place pour le changement démocratique, considéré comme vital pour le peuple marocain et pour l'émigration marocaine». Dans ce livre, le Maroc est considéré «non seulement comme pays d'émigration mais aussi de transit et de destination (immigration)», souligne l'auteur qui a opté pour une approche qui intègre également les dimensions aussi bien nationale que régionale (Maghreb-Union européenne), continentale (pays subsahariens) et internationale de la question. Le livre, écrit l'universitaire dans le préambule, tourne «autour d'un des aspects de l'expérience migratoire du Maroc ou au moins, un fragment de l'histoire des politiques migratoires suivies par le Maroc et des relations entretenues par les responsables du dossier migratoire avec les émigrés marocains».