Le 11ème sommet de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) s'ouvre aujourd'hui à Dakar, sous le thème «L'Islam au 21ème siècle», après avoir été préparé quatre jours durant par les experts et les ministres des Affaires étrangères. Plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement du monde islamique ont commencé à arriver dès mardi soir à Dakar, alors que d'autres sont attendus mercredi pour participer à ce sommet, censé marquer un tournant dans l'histoire de la Oumma islamique. Révision de la Charte, islamophobie, aide à l'Afrique, question palestinienne: l'agenda reste très chargé même s'il a été ramené à 12 points, selon le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio. Mais de toutes ces questions c'est la révision de la loi fondamentale de l'OCI qui a retenu toute l'attention, en ce sens que le texte est appelé à régir l'action de l'Organisation et ses rapports avec les Etats membres et le reste du monde durant plusieurs décennies. Le projet de Charte, rédigé par un «comité de sages» mis sur pied par le secrétaire général de l'Organisation de la conférence islamique, Ekmeleddine Ihsanuglou, a suscité l'opposition d'une grande partie des pays musulmans qui ont jugé certaines de ses dispositions contraires aux valeurs fondatrices de l'OCI, tels que le respect de la souveraineté des pays membres, le renforcement de la solidarité islamique et la consolidation de la paix et de la sécurité mondiale. Après des débats serrés entre les délégations, d'abord lors de la réunion des hauts fonctionnaires à Saly (80 km de Dakar) en février, puis durant celle des experts à Dakar, les ministres des Affaires étrangères sont parvenus à un «accord global» sur le projet. «Nous avons réussi un consensus global sur cette question importante», a déclaré à la presse M. Gadio, en assurant qu'il y a de «très fortes chances» que ce projet soit adopté par les chefs d'Etat. La réunion ministérielle préparatoire au sommet s'est également penchée sur le phénomène de l'islamophobie, après la recrudescence des campagnes de dénigrement de l'Islam en Occident, ainsi que sur les souffrances du peuple palestinien. Le sommet se tenant à Dakar, les problèmes de l'Afrique ont été très présents dans les débats et le projet de déclaration finale doit appeler à la réduction de la dette et au renforcement des investissements dans les pays pauvres du continent. Dakar fin prête pour accueillir le Sommet La capitale sénégalaise est fin prête pour accueillir les dirigeants du monde islamique et les travaux préparatoires du sommet se déroulent jusqu'à présent sans grands couacs. Les «grands» projets routiers lancés par l'agence nationale de l'OCI (ANOCI), chargée de la préparation de l'évènement, ont été achevés, avec de nouveaux ponts et tunnels, et la rénovation de la voie, allant du palais présidentiel au centre des conférences, a été livrée samedi dernier, au grand bonheur de la population dakaroise, habituée aux embouteillages monstres aux heures de pointe. Pour parer aux retards enregistrés dans la construction de plusieurs hôtels de luxe, prévus pour ce sommet, le Sénégal a fait appel à la contribution de pays amis, dont le Maroc qui a mis notamment à sa disposition le bateau-hôtel «Marrakech Express», un véritable bijou de la Comanav. Le Maroc n'a fait qu'accomplir son devoir de solidarité avec le Sénégal, un pays auquel il est lié par des relations exceptionnelles d'amitié et de fraternité, comme l'a exprimé le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taieb Fassi Fihri. Le président sénégalais Me Abdoulaye Wade qui a été impressionné par ce navire en le visitant dimanche, a exprimé sa reconnaissance à SM le Roi Mohammed VI pour ce geste d'amitié à l'égard de son pays. • Mohamed Touzani (MAP)