La campagne de prévention du blanchiment des capitaux a fait escale à Laâyoune jeudi 21 février. Objectif : sensibiliser les juristes, les banquiers et les sécuritaires de la ville face aux aléas de ce phénomène. «La prévention du blanchiment de capitaux, une garantie pour une économie saine». Tel est le thème de la campagne lancée en vue de sensibiliser les différents acteurs concernés par le blanchiment des fonds, sur l'importance de l'approche préventive dans ce domaine et la nécessité de mettre en place des mécanismes de communication, entre les autorités de supervision et de contrôle, et les parties assujetties dans le cadre d'une démarche de concentration régulière. Cinq objectifs d'une extrême importance sont recherchés de cette campagne de lutte contre le blanchiment des capitaux, et contre le financement du terrorisme. Il s'agit, d'abord, d'expliciter les objectifs visés par le législateur. Deuxièmement, il est question de présenter l'impact positif de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le crime organisé sur l'économie nationale. Aussi, en troisième lieu, il s'agit de sensibiliser les différents acteurs concernés sur l'importance du caractère préventif du nouveau dispositif légal. Le quatrième point concerne la mise en place de mécanisme de communication entre les autorités de contrôle et les personnes assujetties. Et enfin, l'adoption d'une approche unifiée dans la compréhension d'interprétation et l'application du dispositif légal anti-blanchiment. Intervenant devant les acteurs concernés par ce phénomène dans la région de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra, et au nom de la banque centrale, Abderrafie Tadlaoui a rappelé les objectifs de la campagne nationale sur la prévention du blanchiment de capitaux, notant qu'elle intervient quelques mois après l'entrée en vigueur de la loi n° 43-05. Cette nouvelle loi a été adoptée pour renforcer davantage la confiance dans le système financier et bancaire national et améliorer l'environnement de l'investissement au Maroc. Cette campagne, organisée conjointement par le ministère de la Justice, le ministère de l'Economie et des Finances et Bank Al-Maghrib, consacre la volonté claire et ferme des autorités de notre pays d'aller vers davantage de transparences des transactions économiques et financières et la volonté de doter notre pays d'un système financier moderne, solide, compétitif et fonctionnant selon les meilleures pratiques internationales. De son côté, Jean Pierre Michaud, expert international en matière de lutte contre le blanchiment d'argent , a relevé que la lutte contre ce fléau requiert la mobilisation de toutes les entités et personnes concernées. Il a, en outre, ajouté que le blanchiment de capitaux au niveau mondial se chiffre aujourd'hui entre 500 et 1.000 milliards d'euros, notant que ce phénomène «dont l'emballement est lié à la globalisation des économies et l'intensification des échanges de capitaux ne peut être combattu que dans le cadre d'une mobilisation générale de la communauté internationale et une coopération régionale et multilatérale soutenue». D'après M. Michaud, le blanchiment de capitaux implique une multiplicité de transactions et comprend en général trois phases (le placement ou le dépôt, l'empilement et l'intégration). Rappelons, par ailleurs, la création en 1989 à Paris, lors du sommet du G-7, du Groupe d'action financière internationale (GAFI) pour faire face aux préoccupations croissantes qu'engendre le blanchiment d'argent et mettre au point une politique commune de lutte contre ce phénomène, à travers la définition de norme internationale en la matière.