L'auteur des propos racistes proférés samedi dernier contre l'international marocain Abdessalam Ouaddou comparaîtra le 18 mars prochain devant un tribunal de Metz. Un homme de 37 ans, qui aurait insulté samedi à Metz le capitaine marocain de l'équipe de Valenciennes (1re div.), Abdessalam Ouaddou, a été mis en examen pour «injures publiques à caractère racial» et placé sous contrôle judiciaire, a-t-on indiqué lundi de source judiciaire à Metz (est). «Cet homme demeurant à Woippy (est), dont l'identité n'a pas été communiquée par le parquet, a été placé sous contrôle judiciaire et interdit de stade par le juge des libertés», a précisé Emmanuel Dupic, substitut du procureur de la République. «Il comparaîtra le 18 mars devant le tribunal correctionnel de Metz», a ajouté M. Dupic. En attendant, la campagne de solidarité avec le Marocain se poursuit. Les joueurs de la Ligue 1 française de football se présenteront, lors de la prochaine journée du championnat, avec un tee-shirt stigmatisant les manifestations de racisme, en réaction aux propos xénophobes dont a fait l'objet dimanche l'international marocain Abdessalam Ouaddou au cours de la rencontre FC Metz-Valenciennes. Sous le titre «L'affaire Ouaddou continue», le quotidien sportif «L'Equipe» souligne qu'«il est moins sûr que la manière dont les officiels du football ont réagi face à cet acte intolérable soit digne d'éloges». «Il est déjà difficilement supportable que, par manque de discernement, l'arbitre ait appliqué bêtement le règlement en infligeant un avertissement» à Ouaddou pour comportement anti-sportif», mais que ni ce professionnel de l'arbitrage, ni le «quatrième arbitre» et ni le représentant de la Ligue de football professionnel (LFP) «n'aient saisi la gravité de l'instant ou jugé l'attitude du spectateur incriminé suffisamment inadmissible pour prendre une mesure digne de sens qui marquerait les esprits est proprement affligeant», ajoute-t-il. Pour son confrère «France Soir», les insultes racistes proférées à l'encontre de l'international marocain «auraient certainement trouvé leur place dans une réunion du Ku Klux Klan». Ce nouvel incident «ne devrait pas manquer de relancer la polémique autour du racisme dans les stades d'autant que l'arbitre de la rencontre, averti à plusieurs reprises de ce comportement antisportif, n'a pas cru bon d'intervenir», souligne le journal dans un article intitulé «Le stade de la honte». Dans le même ordre d'idées, le quotidien «L'Humanité» qualifie du «monde à l'envers» que la victime (Ouaddou) écope d'un carton jaune pour avoir répliqué à un supporter raciste. Le journal «Le Parisien» relève, pour sa part, que cet incident «est venu polluer le football français» et a déclenché une vague d'indignation dépassant le seul milieu du ballon rond». L'injure publique à caractère racial est un délit dont l'auteur est passible de six mois de prison et de 22.500 euros d'amende maximale.