Investi samedi dans la capitale afghane, le premier Conseil des ministres présidé par le nouveau chef Hamid Karzaï, a entamé ses travaux ce dimanche et a fixé les nouvelles priorités du pays. Le peuple afghan a enfin tourné samedi la page du régime fondamentaliste des Taliban lors de l'investiture du gouvernement intérimaire présidé par le chef royaliste pachtoune Hamid Karzaï. Celui-ci s'est engagé à mettre fin à 23 ans de guerre civile, en prêtant serment avec ses 29 vice-présidents et ministres au cours d'une cérémonie solennelle à laquelle assistaient quelque 2.000 invités. M. Karzaï, 44 ans, a lancé un appel à la réconciliation nationale en soulignant que les Afghans doivent « unir (leurs) efforts pour oublier le douloureux passé. Comme des frères et sœurs, nous devons avancer ensemble vers un nouvel Afghanistan ». Officiellement installé à Kaboul, le nouvel exécutif a aussitôt entamé ce dimanche le premier Conseil des ministres du pouvoir post-taliban. Une réunion qui avait la lourde tâche de planifier toutes les mesures urgentes pour rétablir la sérénité en Afghanistan, même si l'actuelle administration n'est prévue que pour une durée de six mois. Comme Hamid Karzaï l'avait répété la veille devant le représentant de l'ONU, Lakhdar Brahimi, et quelques dizaines de diplomates étrangers, les priorités du pays sont désormais « la paix, la sécurité et la stabilité ». « La loi des armes et des barrages illégaux doit cesser, la paix et la stabilité régner, la loi prévaloir, la libre volonté des Afghans doit être suprême », avait-t-il déclaré, alternant les deux langues nationales, le pachto et le dari, avant de présenter une douzaine de résolutions. Parmi elles, le nouveau dirigeant afghan, a d'ailleurs cité la « liberté d'expression », le vœu d'associer les Afghans en exil à la tâche, le développement du système éducatif, le respect des engagements pris auprès de la communauté internationale et les «droits de la femme». Promettant de «lutter contre les divisions ethniques, linguistiques ou raciales» et de «tout donner pour construire (son) pays», le premier Conseil des ministres s'est donc tout d'abord penché sur la problématique des conflits encore latents dans plusieurs régions. Au sortir des discussions qui se déroulaient au Palais présidentiel, Hamid Karzaï a déclaré que «le principal thème a été la sécurité en Afghanistan». Interrogé sur l'atmosphère qui a régné pendant la réunion, il a par ailleurs répondu: «excellente, excellente, absolument parfaite». Une déclaration qui laisse présager des jours meilleurs dans un pays qui n'a renoué avec la démocratie que depuis deux jours…