Giuliani s'est retiré de la course et soutient McCain, Edwards a jeté l'éponge. Ainsi, le peloton n'est plus aussi étoffé, mais intrigue toujours. En se retirant de la course aux investitures pour l'élection présidentielle du 4 novembre, John Edwards et Rudy Giuliani ont réduit le champ des candidats potentiels sans pour autant limiter le suspense. Leur retrait ne modifie pas la dynamique des primaires américaines, sans aucun doute les plus ouvertes depuis un demi-siècle tant nul ne semble avoir pris à ce stade un avantage déterminant. Côté démocrate, Hillary Clinton et Barack Obama s'étaient détachés avant même la décision d'Edwards de jeter l'éponge. Dans le camp républicain, l'abandon de Giuliani ne permet pas d'y voir plus clair dans la lutte acharnée que se livrent John McCain et Mitt Romney. Mardi prochain, à l'occasion du «Super Tuesday», une vingtaine d'Etats exprimeront leurs préférences, dont la Californie, l'Etat de New York, l'Illinois et le New Jersey, gros pourvoyeurs de délégués pour les conventions de l'été qui désigneront les candidats des Partis démocrate et républicain. Dans un camp comme dans l'autre, les candidats encore en course se sont lancés dans une campagne intense d'une côte à l'autre des Etats-Unis. «Il sera impossible tant chez les républicains que chez les démocrates qu'un candidat remporte suffisamment de délégués la semaine prochaine pour revendiquer la victoire», prédit Rich Galen, consultant républicain. Depuis le lancement des primaires, le 3 janvier dans l'Iowa, Obama et Clinton se sont partagés à parts égales les quatre premières consultations démocrates. Le retrait d'Edwards, qui n'a pas apporté son soutien à l'un de ces deux candidats, pourrait toutefois profiter à Obama en agrégeant autour de son nom les démocrates anti-Clinton et l'aider dans les Etats du Sud où l'ancien sénateur de Caroline du Nord dispose d'une base électorale. «Edwards et Obama sont tous deux des candidats du changement. Davantage de pro-Edwards devraient se rallier à Obama», estime Dane Strother, consultant du Parti démocrate qui insiste sur l'effet parfois «polarisant» de Clinton. «Hillary, dit-il, n'est le second choix de personne.» Côté républicain, John McCain semble avoir pris l'avantage sur Mitt Romney après sa victoire en Floride. Mais un troisième candidat, l'ancien gouverneur de l'Arkansas Mike Huckabee, espère bien continuer de troubler le jeu. Là encore, le retrait de Giuliani et son ralliement à McCain pourraient renforcer les positions du sénateur de l'Arizona. Les deux hommes ont des atouts similaires sur les questions liées à la sécurité nationale et sur leur capacité de mobiliser les républicains modérés. Mais, entré tardivement dans la bataille, l'ancien maire de New York n'a pas rassemblé une base électorale solide et son apport à McCain pourrait être limité.