A Thénia, à 55 km à l'est d'Alger, un attentat à la voiture piégée a fait deux morts et 23 blessés le mardi 29 janvier. L'explosion d'une voiture piégée a fait deux morts et 23 blessés mardi à Thénia, une ville située à 55 km à l'est d'Alger, moins d'un mois après un attentat similaire à Naciria, apprend-on de sources proches des services de sécurité. Des habitants ont déclaré que l'attentat semblait le fait d'un kamikaze, comme le double attentat qui a tué 41 personnes, dont 17 employés des Nations unies, le 11 décembre à Alger. Le quotidien El Watan rapporte que la police a abattu lundi un responsable présumé du groupe rebelle qui a organisé le double attentat du 11 décembre et arrêté quatre autres membres de cette cellule près du village de Corso, à l'est d'Alger. Le groupe préparait un autre attentat suicide à Alger, selon le quotidien francophone. Corso, comme Thénia, se trouve dans la région de Boumerdès, en bordure de la Kabylie. La police a également saisi un camion et des explosifs, ajoute El Watan. Le camion avait été acheté dans le village de Tidjélabine, comme les véhicules utilisés dans les attentats du 11 décembre. La police n'a pu être jointe dans l'immédiat mais les forces de sécurité algériennes commentent rarement les informations paraissant dans les journaux. La bombe qui a explosé mardi à Thénia a détruit une grande partie du mur de façade d'un bâtiment de trois étages abritant un commissariat de police et fortement endommagé un restaurant et des boutiques situés à proximité. «L'explosion s'est produite à 6h25 (05h25 GMT) et grâce à Dieu, elle n'a pas eu lieu à 8h00 ou nous aurions tous été tués, ça ne fait pas de doute», a déclaré Slimane, un homme dont l'échoppe de boucher fait partie des bâtiments touchés. L'attentat survient moins d'un mois après un attentat à la voiture piégée contre un commissariat de Naciria, à 120 km à l'est d'Alger, qui a tué quatre policiers et blessé 20 personnes le 2 janvier dernier. Al Qaïda au Maghreb islamique a revendiqué cette action, tout comme les attentats du 11 décembre. Dans les commissariats de la région d'Alger ont été placardés, rapporte encore El Watan, les photos de 33 candidats possibles à l'attentat suicide, parmi lesquels une femme. La violence politique en Algérie, qui avait chuté après dix ans d'affrontements consécutifs à l'annulation des élections législatives que les islamistes du FIS s'apprêtaient à remporter en 1992, a regagné en intensité au cours des douze derniers mois, en particulier en Kabylie. Les rebelles du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui privilégiaient auparavant les embuscades contre les forces de sécurité dans les montagnes de Kabylie où se trouvent leurs principaux bastions, ont changé de tactique depuis qu'ils ont repris le nom d'Al Qaïda au Maghreb et proclamé leur affiliation à la nébuleuse islamiste, en menant des attentats suicide dans les villes, au retentissement plus important.