Penser la ville et construire le territoire par la petite architecture et le paysage, tels ont été les mots d'ordre dans un workshop international animé à Fès. C'est autour de l'architecture et du paysage urbain dans la ville de Fès que plusieurs universitaires, architectes, ethnologues nationaux et internationaux se sont réunis à l'occasion d'un workshop international animé, récemment dans la capitale spirituelle du Royaume. Plusieurs partenaires ont participé à l'organisation de cette grande rencontre dont l'Université Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès, les Ecoles nationales supérieures d'architectures de Paris et de Rabat, la Cité de l'architecture et Patrimoine de France, l'Agence urbaine et de sauvegarde de Fès et l'Institut français de Fès. Le programme de cette grande manifestation a contenu plusieurs phases durant lesquelles les étudiants se sont rendus sur plusieurs terrains d'études de la ville. Les groupes ont également procédé à une lecture pertinente du relief, diagnostic de l'enveloppe urbaine et du couvert végétal. Dans un deuxième temps, il a été question de présenter des projets de construction à même de mettre en avant une démarche architecturale et paysagère sensible et qui soit valorisante pour les atouts et les spécificités de la ville. Selon les organisateurs, les objectifs de cet atelier intensif sont le renforcement des enseignements communs, le développement des programmes de projets en architecture et en paysage, la multiplication des échanges inter-écoles, et surtout la formation et la sensibilisation des étudiants sur d'autres champs de pensée culturelle pour qu'ils manifestent leurs regards croisés et leurs positionnements inventifs et anticipatifs personnels. Plusieurs réflexions et questions se sont vu développées par les professionnels à cette occasion, en particulier pour ce qui a trait à la petite architecture, l'espace public, la pérennité des quartiers, des questions de mutations du foncier et d'attitude architecturale face aux réalités et aux changements des modes de vie dans la ville de Fès. L'affaiblissement de la nature et l'émergence spectaculaire de l'urbain ont également figuré parmi les plus pertinentes interrogations de ce grand moment, au nom du développement. Sans oublier d'autres grandes questions, débattues, de même, lors de ces ateliers, notamment en ce qui concerne la qualité du paysage des quartiers naissants souvent assimilés à la protection de l'environnement. «Pour s'engager dans le projet architectural et urbain, l'avenir et le devenir du territoire de la ville de Fès ne doivent pas se départir de l'approche sensible du paysage qui instaure le retour aux sources culturelles lointaines, et formule le dialogue avec la modernité», a affirmé l'un des participants. La clôture du workshop a contenu la présentation de projets communs proposé à la région de Dhar El Mahrez relatant les regards et les réflexions d'équipes pluridisciplinaires. À souligner qu'au début février, une exposition commune franco- marocaine en guise de suite à cet atelier sera tenue à Paris.