Élu, depuis quelques mois, à la tête du CJD, Abdelali Fahim présente les grandes lignes de sa stratégie et commente l'environnement d'affaires au Maroc. ALM : Vous avez été élu, depuis quelques mois, à la tête du Centre de jeunes dirigeants d'entreprises (CJD) pour le mandat 2007-2009. Quelle est votre stratégie pour le centre? Abdelali Fahim : Le CJD a été créé pour mettre l'économie au service de l'Homme. Aujourd'hui, cette conviction se traduit par la volonté de développer une économie consciente, c'est-à-dire d'équilibrer la liberté d'entreprendre par la responsabilité sociale et environnementale et donner du sens à ce que nous entreprenons. Les jeunes dirigeants viennent au CJD pour rompre l'isolement, se former et progresser. Ils partagent une exigence de performance pour eux-mêmes et pour leur entreprise. Avec comme socle cette vocation et cette exigence, j'ai souhaité donner une orientation à ce mandat pour développer la culture de l'audace et je l'ai baptisé «Oser rêver, oser faire» traduisant la volonté de chacun de se projeter dans l'avenir, de toucher son rêve et sa passion du doigt, d'être acteur et maître de son destin, de travailler dur pour y arriver. Bref, ne pas s'auto-freiner, tout en cherchant à traduire cette orientation en comportements et attitudes, trois axes stratégiques constituant le socle de la stratégie 2007-2009. Il s'agit, d'une part, de se recentrer sur les membres du CJD pour qu'ils puissent s'épanouir. Aussi, s'agit-il de structurer le CJD, en vue de le rendre le mouvement national le plus dynamique et le plus crédible, travailler sur des actions favorisant l'environnement de nos entreprises, et de créer les véritables conditions de décollage. Troisième point. Il est question de contribuer aux actions sociétales, et ce, pour servir et donner du sens. Quelle est votre vision de l'environnement d'affaires au Maroc? Il est en constante évolution positive, mais il reste tellement de chemin à parcourir pour nous hisser au rang au niveau international que le Maroc s'est fixé au plus haut niveau de l'Etat. Le Maroc a perdu des points en 2007 et s'est fait dépasser par d'autres pays jadis derrière nous. Le monde bouge et il est impératif que notre pays reste dans l'amélioration continue. Les grands investisseurs étrangers sont accueillis par la Primature. Nous gagnerons à standardiser l'accueil des investisseurs qu'ils soient étrangers ou nationaux, grands ou petits. Nous gagnerons à faciliter la vie aux PME et leur donner la priorité numéro un. Il est également opportun de réactiver la commission nationale pour la facilitation des investissements. Celle-ci doit inclure les acteurs économiques et doit suivre les réalisations des investissements "signés". La lettre royale sur l'environnement des affaires n'est pas traduite pleinement sur le terrain. Le nouveau gouvernement doit s'y atteler. Vous avez organisé, samedi 18 janvier, la Journée nationale de l'entrepreneur. Quels sont les principaux axes de cet événement? Dans la continuité de la réflexion du mouvement sur la création et le développement de l'entreprise au Maroc, le CJD a mis au centre du débat, lors de cette journée, les enjeux du management et du capital humain. Le développement durable de l'entreprise ne peut se faire sans le développement du capital humain et ne peut s'obtenir sans des dirigeants visionnaires qui motivent et inspirent, et des collaborateurs ambitieux et engagés. Le débat a été organisé en trois tables rondes respectives et a porté sur les axes suivants : «Oser rêver pour s'accomplir», «Dirigeants: du management au leadership, entreprendre autrement», et aussi «Collaborateurs: engagement et valeurs au travail, s'engager pour réussir».