Le bilan des victimes de l'effondrement d'un immeuble, mercredi à Hay Wajih à Kénitra, s'est élevé jeudi à 14 morts et 26 blessés. Une enquête a été ouverte pour déterminer les responsabilités dans ce drame horrible. Le bilan des victimes de l'effondrement d'un immeuble à Kénitra s'est alourdi jeudi. Les opérations de secours, auxquelles ont participé les différents services de la Protection civile, de la Police, de la Gendarmerie Royale, des Forces Armées Royales et des autorités locales, ont permis de dégager 14 personnes ayant péri dans l'écroulement de l'immeuble. 26 blessés avaient également été évacués vers l'hôpital Al-Idrissi de Kénitra, alors que trois autres ont été transférés à Rabat en raison de la gravité de leur cas. SM le Roi, qui avait transmis ses condoléances aux familles des victimes, a annoncé immédiatement sa décision de prendre en charge les frais d'hospitalisation des blessés. Mercredi dernier, le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, s'était rendu à l'hôpital Al-Idrissi, en compagnie du général de corps d'armée Hosni Benslimane, commandant de la Gendarmerie Royale, pour s'enquérir de l'état de santé des blessés. Dans une déclaration à la presse, le ministre Benmoussa, qui s'est également rendu sur le lieu de l'effondrement, a affirmé que les mesures nécessaires seront prises et que la fermeté requise sera de mise afin d'éviter la reproduction d'une telle situation. Par la même occasion, le ministre de l'Intérieur a insisté sur la nécessité de déterminer les responsabilités à tous les niveaux à propos de cet effondrement, ajoutant qu'une enquête avait été ouverte à ce sujet. Le ministre Benmoussa a également indiqué que le ministère en charge de l'Habitat s'attelle actuellement à l'élaboration d'un cadre légal pour éviter, justement, la reproduction d'une telle tragédie. Mercredi dernier, le ministre de l'Habitat, Taoufiq Hejira, était intervenu sur le même sujet. Répondant à une question orale au Parlement, le ministre de tutelle avait appelé les députés de la Nation à déployer des efforts supplémentaires pour renforcer l'arsenal législatif en matière de construction, avec tout ce que cela requiert comme mesures répressives et mécanismes de contrôle. Profitant de l'essor du secteur de l'immobilier que connaît le Royaume, des parvenus opérant dans les administrations publiques, - dans les services en charge des permis de construire précisément -, ont fait preuve d'un laxisme insoutenable en matière de contrôle, moyennant des pots-de-vin. L'interpellation, il y a une semaine, du secrétaire général de la commune urbaine de Kénitra, par la police judiciaire de la même ville, offre ici une preuve éclatante de l'existence de ce laxisme (voir encadré). Ce qui vient de se passer à Kénitra n'est toutefois que la partie visible de l'iceberg. Bien d'autres drames avaient eu lieu dans d'autres villes, sans que des mesures appropriées soient prises pour parer à l'irréparable. Pour s'en rendre compte, il suffit de voir du côté de la préfecture Moulay Rachid, à Casablanca, à Hay Al Houda pour ne citer que lui, où tout un pan d'immeubles en construction s'était effondré il y a quelques années. Cet accident n'avait heureusement fait aucune victime, sachant que le bloc résidentiel en question était encore en construction. La tragédie de Kénitra vient, encore une fois, tirer la sonnette d'alarme sur des pratiques peu soucieuses de la sécurité et de la vie des citoyens. Un mal nommé corruption La police judiciaire à Kénitra a interpellé, vendredi dernier, sur instructions du parquet, et suite à une plainte en extorsion déposée par un marchand de légumes, le secrétaire général de la commune urbaine de la ville en flagrant délit de corruption en possession de 10.000 DH. Cette somme d'argent lui a été remise par le plaignant en contrepartie de la délivrance d'une autorisation d'exploitation d'un café situé au marché de gros local, que ce fonctionnaire lui refusait obstinément depuis 2001, date au cours de laquelle le plaignant s'était adjugé à la vente aux enchères, le local en question. Le mis en cause a été placé en garde à vue, pour sa présentation à la justice et ce conformément aux instructions du parquet.