Les conditions climatiques ont plus qu'influencé les chiffres des céréales et légumineuses, tirant vers une baisse conséquente les volumes des récoltes, et poussant les prix de ces aliments vers de nouveaux sommets. Campagne agricole désastreuse. Il n'est pas question, ici, d'alarmer vainement, mais plutôt de commenter les chiffres de la situation de la commercialisation des céréales et légumineuses de la récolte de l'année 2007, arrêtée au 31 décembre dernier. Selon l'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL), à la date précitée, la production prévisionnelle des céréales s'est considérablement écroulée, avoisinant 24,4 millions de quintaux pour la campagne 2006-2007, alors qu'elle a atteint 91,6 millions de quintaux à la campagne précédente. C'est dire, ainsi, à quel point les conditions climatiques ont été défavorables «dans la plupart des zones agricoles», indique l'ONICL. Autre chiffre tout aussi révélateur. Il s'agit du volume des collectes. En effet, «durant la deuxième quinzaine de décembre 2007, la collecte des céréales a porté sur 115 mille quintaux constitués presque exclusivement de blé tendre», souligne la même source. Ce chiffre ramène, de fait, le volume de l'ensemble de la collecte à un seuil approximatif de 4,6 millions de quintaux, majoritairement constitués de blé tendre. Cette régression s'affiche sur le volume de la récolte avec un taux négatif de 80% comparativement à celui de l'année précédente, et en chute de 71% face à la moyenne quinquennale. Par ailleurs, l'ONICL prend à titre comparatif les chiffres de l'année 2000, étant une année de sécheresse comparable, et met en avant une hausse de ce volume avec un taux de 24%. Notons que les commerçants représentent la catégorie d'opérateurs ayant le plus fourni le marché en blé tendre. En ce sens que la part d'intervention de ce groupe s'est élevée à 62%, suivie de celle des minoteries avec un pourcentage de 37%, puis les coopératives, très minoritaires, avec 1% du volume collecté. À savoir qu'à la campagne précédente, et arrêtée à la même date, ces groupes d'opérateurs ont affiché des participations à la collecte, respectivement, de l'ordre de 59%, 26% et 15%. Par régions, celle de Fès-Boulemane a sauvé la mise, occupant le premier rang, soit 40% de la collecte globale du blé tendre, suivie des régions de Meknès-Tafilalet avec 13% des parts, puis de Gharb-Chrarda-Béni Hssen avec un taux de participation de 10%. Sur le volet des prix, les prix moyens d'achat du blé tendre par les organismes de collecte, durant la deuxième quinzaine du mois de décembre, «sont fortement soutenus», commente l'office. Ces prix se situent à une moyenne de 317 dirhams pour le quintal. Quant au blé dur, «quantité collectée faible. Le prix moyen pratiqué par les organismes de collecte s'établirait à 454 dirhams le quintal», déclare la même source. Dans les souks ruraux et halles de grains référentiels, les prix moyens, des principales céréales, appliqués dévoilent une hausse conséquente si on les compare aux chiffres de la campagne précédente. Le blé tendre, qui s'évaluait sur une marge de 222 à 280 dirhams le quintal lors de la récolte de 2006, a atteint pour 2007 l'intervalle de 345 à 395 dirhams le quintal. Pour sa part, le blé dur s'est inscrit sur la même tendance, passant d'un intervalle de prix de 253 à 298 dirhams le quintal en 2006, à une fourchette de 405 à 437 dirhams le quintal pour la récolte de 2007. De même, la baisse a été le mot d'ordre sur le compartiment des légumineuses, sauf pour ce qui est des prix. Dans ce sillage, la collecte a atteint près de 30.000 quintaux, alors que la campagne précédente à la même date notait un chiffre de 49.000 quintaux. Cette récolte est dominée par les fèves avec 19.700 quintaux, les pois chiches avec 6.900 quintaux, les haricots avec 2.500 quintaux et les lentilles avec 900 quintaux. L'office souligne, par ailleurs, que la totalité de cette collecte a été réalisée à Casablanca, Fès et Settat. De cause à effet, la baisse de la récolte s'est traduite par la hausse notable des prix de ces denrées à l'échelle nationale.