Le secteur des télécommunications au Maroc connait une dynamique et une vitalité exemplaires. La réussite du téléphone portable symbolise cet essor. Les pouvoirs publics doivent accompagner cette croissance par une politique visible et stable, dans le respect des règles du jeu. Un téléphone portable pour tous…, pourquoi pas ? Malgré l'euphorie et l'adoption rapide par la population de ce nouveau mode de communication. Nouveau, par rapport à sa propagation dans le pays. Et pour cause. Les campagnes médiatiques ont englouti des budgets monstres. L'implantation du deuxième opérateur a boosté le marché. L'opérateur historique, Maroc Telecom, a fait preuve en la matière d'adaptation, faisant fi de sa tradition d'établissement public. D'ailleurs, loin de déplaire à certains, l'alliance stratégique de Maroc Telecom avec Vivendi Universal, (2ème groupe mondial de la communication) lui a imposé une accélération dans sa conception des télécommunications. La mutation d'IAM (Itissalat Al Maghrib) lui a ouvert de nouveaux horizons. Même si pour l'heure, son introduction en bourse semble être de l'utopie. L'entreprise, ne serait-ce, que par contraintes concurrentielles, l'oblige à s'aligner aux standards internationaux en matière de gestion et de transparence. L'actionnaire de référence y veillera certainement. Et la concurrence est belle et bien présente. En effet, le deuxième opérateur a mis les moyens nécessaires pour investir des parts de marché. La dernière campagne médiatique se fait de plus en plus comparative. Le slogan publicitaire «changez pour Méditel» traduit la préoccupation de l'entreprise. Autrement dit, la récupération des clients insatisfaits du principal concurrent. La contre-offensive ne se fait pas attendre. A chaque nouvelle offre de l'un, l'autre réagit. «Le réseau le plus étendu, la meilleure qualité de service» reste le principal slogan de Maroc Telecom. Rappelons tout de même, que moins de deux ans, après son introduction, le deuxième opérateur revendique une couverture de 80 % du territoire national. C'est en ces termes qu'un responsable de Méditelecom résume l'ambition de son entreprise pour le marché des télécommunications. Il faut dire que longtemps les principaux reproches formulés à l'encontre de l'opérateur, consistaient en la faiblesse de la couverture. Aussi, une enveloppe de 200 millions de DH a-t-elle été injectée pour atteindre le niveau enregistré. Selon les prévisions de l'opérateur, ce taux devrait atteindre 85 % d'ici fin 2002. Les fonds déployés dans le réseau avoisinent les 5 milliards de DH. Ces derni ers devront atteindre 6 milliards en 2002. Maroc Telecom ne lésine pas non plus sur les moyens. Sur la période allant de 2001-2005, l'opérateur historique va investir 11,5 milliards de DH. L'annonce a été faite à l'issue de la tenue de la première réunion de son Conseil de surveillance réuni le jeudi 20 décembre. Au-delà des métiers de base de Maroc Telecom, il s'avère clairement aujourd'hui que l'opérateur s'investit en matière d'infrastructures. A ce propos, la participation de Maroc Telecom dans le câble sous-marin le plus long au monde «Sea.Me.We 3» qui atterrit sur son sol de Tétouan fait du Maroc une plate-forme pour l'Afrique en matière de télécommunications. Du moins, c'est ce qui dégage des déclarations de Abdeslam Ahizoune, président du directoire. Et d'ajouter que l'acquisition récente de 54 % du capital de l'opérateur mauritanien Mauritel, confirme l'engagement de l'entreprise pour participer au développement des télécommunications sur le continent africain. Un potentiel inépuisable.