Ouarzazate pourrait devenir le leader de l'industrie cinématographique en Afrique à l'horizon 2016. C'est l'objectif d'une stratégie élaborée par le Conseil de la région de Souss-Massa-Drâa et le Centre cinématographique marocain (CCM). Présenté à SM le Roi Mohammed VI, lors de sa visite à Ouarzazate le 28 décembre dernier, un projet d'envergure ambitionne d'ériger cette ville reconnue par les professionnels du cinéma en une destination de tournage performante répondant aux standards de qualité internationaux et dotée d'une offre en studios et décors diversifiée et compétitive, indique le Conseil de la région de Souss-Massa dans un rapport. Pour établir une vision stratégique pour le secteur, fort de son partenariat avec le CCM, le conseil avait lancé une étude avec le groupement Eurocif-Ucotra, rappelle la même source précisant que l'objectif est de garantir des retombées économiques et sociales pour la région et ses habitants. Ainsi, la stratégie adoptée a permis de dénombrer six chantiers à entreprendre pour une enveloppe globale estimée à 43 millions de dirhams. Selon le rapport toujours, cette stratégie s'articule autour de six chantiers principaux. Le premier porte sur la communication et la promotion de Ouarzazate à travers, essentiellement, la mise sur pied de la «Film Commission» qui aura pour mission de faciliter l'accueil des tournages et de promouvoir le lieu et les ressources locales auprès des producteurs par, entre autres, la création d'un label Ouarzazate, des roadshows dans les festivals internationaux les plus prestigieux et des sites Internet. Le deuxième chantier concerne le développement du concept «one stop shop», à l'instar de Warner Bross Studios à Hollywood et Dreamworld Film City à Cape Town. Ce concept permettra à Ouarzazate de devenir l'unique interlocuteur du producteur en lui offrant tous les services de pré-production, de production et de post-production nécessaires à la conception de son film. Le troisième chantier, qui vise le recensement des compétences et la formation, est destiné à valoriser le niveau de l'ensemble des techniciens et à aider à l'émergence de nouvelles compétences non existantes pour l'instant (scénaristes, truquistes…), alors que le quatrième consiste à instaurer une veille concurrentielle avec la réalisation régulière d'enquêtes sur les pays concurrents. Ces enquêtes porteront sur des critères arrêtés préalablement par la «Film Commission» tels que les coûts salariaux pratiqués et les subventions octroyées. Le cinquième chantier repose sur la mise en place d'une infrastructure englobant les équipements dédiés aux tournages, à la santé, aux télécommunications et à l'animation sur place. Le dernier chantier porte sur la mise en place d'un système d'incitation financière à offrir aux maisons de production, à travers l'octroi d'aides fiscales à l'implantation dans la région et la simplification des procédures douanières pour les importations temporaires de matériel cinématographique. D'où la mise à disposition d'un fonds d'aide doté d'une enveloppe globale de 3 MDH. Pour en bénéficier, les candidats doivent avoir le siège et le lieu d'implantation du projet dans la région Souss-Massa-Drâa et être en cohérence avec la stratégie de développement de l'industrie cinématographique du Conseil régional. En faisant passer le cinéma du stade artisanal à une véritable industrie, les retombées seraient énormes pour Ouarzazate et toute la région, tiennent à souligner les partenaires dans leur rapport, indiquant que les films tournés à Ouarzazate et sa région passeraient de 11 en 2005 à 38 en 2016, devant générer quelque 2 milliards DH de revenus et 8000 emplois.