Lundi, les Palestiniens célébraient le 43ème anniversaire de la déclaration d'ouverture de la lutte armée contre Israël, faite par Yasser Arafat le 31 décembre 1964. A Ramallah, le président Mahmoud Abbas s'est adressé au peuple alors que dans la bande de Gaza, Hamas a été privé de toute manifestation. Lundi 31 décembre, la population palestinienne célébrait l'anniversaire d'ouverture de la lutte armée contre Israël, décrété par Yasser Arafat en 1964. Dans toutes les grandes villes de Cisjordanie, plusieurs milliers de partisans de Fatah se sont rassemblés pour célébrer ce jour. A Ramallah, la manifestation s'est déplacée depuis la place centrale, Al Manara, jusqu'à la Moqata'a, lieu du siège de la présidence. Mahmoud Abbas s'est adressé à son peuple, de l'intérieur du bâtiment présidentiel, sur fond de Dôme du Rocher de Jérusalem, symbole de la lutte contre l'occupation. Rappelant le rôle historique du Fatah pour la cause palestinienne, le président a tenté de rassurer sa population quant aux négociations en cours avec Israël, affirmant qu'il n'y aura pas de braderie des revendications palestiniennes. «Jérusalem, les réfugiés, les colonies, et l'eau» restent les sujets principaux, en vue de l'établissement des statuts finaux. «Après 43 ans de sacrifice, il n'y aura pas de stabilité ou de paix dans cette région du monde sans un règlement juste de la cause palestinienne.» assure Abbas. Dans un message en direction des Israéliens, le Raïs assure qu'il n'y a «pas de solution militaire. Prenez vos soldats et vos colons, quitter la terre palestinienne, la terre arabe. Il ne peut pas y avoir d'occupation, de colonisation et de paix. Nous refusons catégoriquement un Etat aux frontières provisoires et notre peuple n'acceptera pas une solution unilatérale» prévient-il. Pour s'assurer le soutient de l'OLP, le raïs compte rassembler, durant les premières semaines de janvier, le Conseil national palestinien (CNP), la plus importante institution de l'OLP, représentant la population palestinienne vivant dans les territoires et la diaspora en exile. Abu Mazen s'est attaché à rendre hommage aux martyrs de la cause palestinienne, Yasser Arafat en tête, mais aussi Abu Ali Mustafa, leader du FPLP et Ahmad Yacine, chef spirituel du Hamas, assassinés par l'armée israélienne. «Je voudrais honorer la mémoire d'un grand martyr attaché au sang palestinien, et qui, s'il était en vie, n'aurait pas permis la situation d'aujourd'hui, notamment à Gaza, c'est Ahmad Yacine», a insisté le président. Un clin d'oeil en direction du Hamas auquel le Raïs s'attachera tout au long de son discours : «Nous tirons une dure leçon de Gaza, de ce coup d'Etat qui est un poignard dans le dos et qui est devenu une arme utilisée par nos ennemis contre nous, pour se débarrasser de leurs engagements, nous discréditer et ne pas nous considérer comme un partenaire et comme une patrie. (…) Malgré tout cela, j'invite les putschistes à ouvrir une nouvelle page de relations, avec un accord de partenariat sur la vie et la lutte» ajoute le président palestinien, qui va jusqu'à proposer au Hamas de nouvelles élections. «Pour sortir de cet enfer, je propose le choix des élections anticipées et je m'engage à ce que ces élections soient organisées dans une entente fraternelle et qu'elles se déroulent avec clarté et transparence. J'invite le Fatah, le Hamas et les autres à étudier ce choix sans se précipiter. Car ce que nous refusons aujourd'hui devient une demande pour demain», déclare le Raïs. Au même moment à Gaza, les festivités en l'honneur du Fatah ont été violemment sanctionnées. La police du Hamas a investi les bureaux du Fatah, arrachés les drapeaux et confisqués les disques durs des ordinateurs. Les affrontements ont fait au moins cinq morts, dont un policier Hamas et une quarantaine de blessés. A Ramallah, Mahmoud Abbas a insisté sur la question sécuritaire interne, déclarant qu'en dehors des engagements imposés par la feuille de route, réactivée lors des négociations d'Annapolis, le maintien de l'ordre dans les territoires palestiniens est un intérêt national car «sans sécurité il n'y a pas d'économie et sans économie, il n' y a pas de politique», assure le Raïs. Après avoir salué les Palestiniens réfugiés dans les pays arabes et leurs souffrances, le président Abbas s'est recueilli sur la tombe d'Arafat avant de quitter les lieux. Le bilan de l'année 2007 est particulièrement lourd, économiquement et socialement, pour la population palestinienne. Le président espère tout de même que 2008 soit l'année « de la victoire, de la liberté et de l'indépendance palestinienne avec comme capitale Jérusalem. »