Les taux moyens pondérés des bons du Trésor relatifs aux différentes maturités, servant au calcul des taux planchers des prêts à l'immobilier, ont été diffusés par la banque centrale. La problématique, cette année, c'est que les taux pour les courtes durées sont plus élevés que pour le long terme Plus de spéculations possibles sur les fameux taux d'intérêt des prêts à l'immobilier. Puisque Bank Al-Maghrib vient de diffuser les dernières données relatives aux taux moyens pondérés des bons du Trésor applicables pour le premier semestre de l'année 2008. Ainsi, pour ce qui est des bons ayant une maturité à 52 semaines, le taux moyen retenu est de 3,64%. Pour ce qui est des bons du Trésor à 5 ans, le taux a été annoncé par la banque centrale est de 4%, alors que pour ceux à 10 et 15 ans, le taux moyen pondéré est de 3,57%. Bémol. La nouveauté cette année est que si l'on prend en compte ces données, il en ressort que les banques se trouveront confronter à une question sensible. Cela du fait que les prêts à moyen terme, qui sont d'usage de durée inférieure ou égale à 7 ans, seront calculés sur la base de taux plus élevés que les taux à appliquer lorsque les prêts s'étaleront sur le long terme, autrement dit, lorsque les durées seront supérieures à 7ans. Cette situation s'explique par le fait que la banque centrale, au cours du dernier semestre de l'année 2007, n'a retenu aucune adjudication sur le long terme. D'où il ressort que le taux appliqué aujourd'hui sera identique à celui appliqué au premier semestre 2007, qui sera pris comme référence. Certes, il est plus courant chez la clientèle de contracter un prêt sur le long terme, que sur le moyen ou court terme, étant donné que la conjoncture est telle que les prix de l'immobilier, devenus exorbitants, sont difficilement finançables sur des courtes durées sauf lorsque les revenus de la clientèle sont élevés. Ce qui permet de concilier un montant de prêt important sur une courte durée à un taux d'endettement dans les normes exigées par Bank Al-Maghrib. En outre, il est évident que le dilemme se posera pour les clients désireux d'opter pour des prêts sur de courtes durées. Soulignons que l'importance de ces taux moyens pondérés réside dans le fait qu'ils permettent d'obtenir les taux planchers applicables en matière de crédits immobiliers. Par ailleurs, pour les bons à 52 semaines, il faut souligner qu'ils sont axés sur le calcul des taux planchers relatifs aux crédits à maturité allant de 0 à 24 mois. Les bons à 5ans, eux, concernent les prêts à maturité fixée entre 2 et 7ans, alors que les bons à 10 et 15ans traduisent une maturité dépassant les 7années. Techniquement, il faut savoir que le taux plancher est obtenu de la somme des taux moyens pondérés additionnée à la marge minimale autorisée par Bank Al-Maghrib. Généralement, cette marge minimale équivaut à un taux de 1,5%, soit 150 points de base. Néanmoins, ce taux n'est pas celui appliqué lorsqu'il est question des prêts garantis par l'Etat. Il s'agit ici des crédits pour lesquels l'une des principales garanties données à l'établissement financier, créditeur, est celle du ministère des finances ou de la Caisse centrale de garantie. En conclusion, les banques de la place auront désormais à faire face à un dilemme, à double tranchant. De fait, c'est soit afficher des grilles tarifaires «illogiques», puisque cela revient à offrir à la clientèle des taux sur le court et moyen termes plus élevés que les taux applicables sur le long terme. Deuxième alternative. Cela consiste à envisager une hausse de leur marge sur les taux concernant les prêts sur le long terme en vue de pouvoir ajuster la balance.