Dans le cadre d'une enquête sur des transferts de fonds douteux, deux avocats du barreau de Nice ont été placés en garde à vue. Deux avocats du barreau de Nice, Me Michel Cardix et François Charrières, ont été placés en garde à vue par l'antenne financière du SRPJ dans le cadre d'une enquête sur des transferts de fonds douteux, a-t-on appris de source judiciaire. Une perquisition a par ailleurs eu lieu dans la matinée au cabinet de l'un d'eux, Me Cardix, par la PJ qui enquête sur ces transferts liés à une lointaine affaire d'escroquerie à l'aide humanitaire. Ce dossier implique un homme d'affaires franco-libanais, Anthony Tannouri, sous le coup d'un mandat d'arrêt international, actuellement en fuite, et dont Michel Cardix était le défenseur. "Le cabinet d'un avocat n'est certes pas un sanctuaire et l'avocat n'est bien évidemment pas plus protégé qu'un citoyen", a réagi le bâtonnier niçois Pierre Bardi. "Pour autant, il n'est pas admissible que des mesures cœrcitives et tout aussi inutiles que vexatoires soient prises à l'égard de professionnels dans l'exercice de leur mission de défense. Le climat ainsi créé ne peut garantir l'objectivité, l'impartialité et la sérénité sans lesquelles il ne peut y avoir une véritable action de justice. «Ce dossier, réactivé par le procureur de la République de Nice Eric de Montgolfier, touche un avocat, Me Cardix, par ailleurs défenseur du doyen des juges d'instruction Jean-Paul Renard, mis en examen le 28 septembre pour "faux et usage de faux» et «violation du secret professionnel». Jean-Paul Renard, ancien dignitaire franc-maçon à la Grande loge nationale française (GLNF), à laquelle appartenait également Me Cardix, est notamment soupçonné d'avoir utilisé le fichier du casier judiciaire pour renseigner sa loge sur des postulants à l'intégration. C'est à ce titre qu'Eric de Montgolfier, qui dénonce les «dérives de la maçonnerie d'affaires» depuis son arrivée à Nice en 1999, l'avait placé en garde sà vue pendant 30 heures au mois de juin dernier.