Un expert international en matière de lutte contre le blanchiment d'argent qualifie le Maroc de pays «très dynamique» en matière de prévention du blanchiment des capitaux. Le Maroc est un pays "très dynamique" en matière de prévention du blanchiment des capitaux, a affirmé Jean Pierre Michau, expert international en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et de financement du terrorisme. Le Maroc dispose de tous les ingrédients pour mettre en place un véritable système de lutte contre le blanchiment des capitaux, a souligné M. Michau, qui s'exprimait, mardi à Fès, lors d'une rencontre de sensibilisation autour du thème "La prévention du blanchiment des capitaux: une garantie pour une économie saine". La loi marocaine relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux est conforme aux standards internationaux en la matière, a-t-il ajouté, lors de cette rencontre organisée par Bank Al-Maghrib. Il a, par ailleurs, rappelé les actions entreprises par la communauté internationale pour faire face à ce fléau, relevant dans ce sens la création du Groupe d'action financière international (GAFI) chargé de vérifier les dispositifs mis en place par chaque pays pour lutter contre le recyclage de l'argent sale. Citant des exemples sur différents circuits et techniques pour blanchir les fonds issus d'activités illicites et criminelles, M. Michau a indiqué que le blanchiment des capitaux représente de 1,5 à 4 % du PIB mondial, soit près de 600 milliards dollars. Il a, en outre, appelé à élaborer une cartographie des risques, à créer des départements chargés du contrôle de la conformité des opérations bancaires et à procéder à une meilleure identification du client (profilage). De son côté, Abderrafie Tadlaoui, de la direction de la supervision bancaire à Bank Al-Maghrib, a mis l'accent sur l'importance de la loi relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux, promulguée en avril dernier, soulignant qu'elle oblige les établissements de crédit à observer des règles de vigilance, à établir une déclaration de soupçon s'il y a lieu et à mettre en place un dispositif interne de lutte contre le blanchiment des capitaux. L'obligation de vigilance prévue par la loi consiste notamment à identifier les clients, procéder à un examen particulier des opérations complexes et conserver pendant dix ans les documents permettant l'identification du client et ceux retraçant les opérations effectuées, a-t-il expliqué. Il a rappelé que dès 2001, Bank Al-Maghrib a demandé aux établissements de crédit de prendre les précautions et les mesures adéquates pour empêcher que leurs établissements ne soient impliqués, à leur insu, dans des opérations financières liées à des activités non-autorisées. Pour sa part, Driss Bouhaja, représentant du ministère de l'Economie et des Finances a axé son intervention sur l'Unité de traitement du renseignement financier. Après avoir passé en revue les différents types d'unités de contrôle destinées à la lutte contre le blanchiment des capitaux, il a indiqué que le Maroc a opté pour une Unité de type administratif en raison des garanties qu'elle représente en termes de neutralité et de protection de la confidentialité des comptes bancaires.