Une réflexion sur la réforme globale de la Caisse de compensation sera lancée au début de l'année prochaine, pour mettre en place un nouveau système qui tient compte des expériences internationales tout en respectant les spécificités nationales. La Caisse de compensation, qui alourdit de plus en plus les finances de l'Etat, sera finalement réformée. Lors de son conseil d'administration, tenu mercredi dernier, à Rabat, Nizar Baraka, ministre des Affaires économiques et générales, a annoncé que le début de l'année 2008 sera marqué par le lancement d'une réflexion sur la réforme globale de la Caisse de compensation afin d'améliorer sa performance et d'assurer un meilleur ciblage vers les couches les plus démunies de la population. «Cette réforme de la Caisse de compensation s'articule autour des axes portant sur le contrôle, l'organisation de l'intermédiaire, la révision de la structure tarifaire et la réorganisation des secteurs concernés», a précisé M. Nizar, dans une information relayée par l'agence de presse MAP. En effet, le ministère des Affaires économiques et générales se penche sur la préparation des conditions de référence pour la mise en place d'un nouveau système de compensation. Ce système devrait tenir compte de certaines expériences internationales tout en respectant les spécificités nationales. Ainsi, il a assuré que cette réforme se ferait de manière graduelle et en coordination avec les départements ministériels et les acteurs économiques et sociaux concernés. Cette réforme a comme objectif l'amélioration des conditions de vie des citoyens particulièrement les nécessiteux et la création d'un cadre adéquat qui délimite les responsabilités de tous les intervenants et la réduction des charges de la Caisse dans le budget de l'Etat, selon le département de Nizar Baraka. Ce dernier a relevé que le système de subvention pose un certain nombre de problématiques, notamment l'augmentation continue du coût de subvention qui atteindra près de 20 milliards de dirhams au titre du budget de l'exercice prochain, ajoutant que ce montant, qui constitue près des deux tiers du budget d'investissement, est «un montant inacceptable qui grève le budget de l'Etat. Cette somme pourrait être exploitée dans des investissements sociaux». Lors du conseil d'administration de la Caisse de compensation, le ministre des Affaires économiques et générales a noté que le système de subvention actuel présente, depuis longtemps, des signes évidents d'essoufflement et maintient les mêmes distorsions économiques et sociales antérieures. En effet, cette enveloppe de 20 milliards de dirhams profite le plus aux couches de populations nanties au détriment de celles démunies en raison essentiellement de leur faible pouvoir d'achat. Pour sa part, Najib Benamor, directeur de la Caisse de compensation, a indiqué qu'au cours de cette année, les dépenses des subventions nettes globales ont atteint les 18,154 millions de dirhams contre 16.938 millions de dirhams en 2006, soit une augmentation de 7,17 %. À la veille de ce conseil d'administration, le ministre des Affaires économiques et générales a affirmé, à la Chambre des conseillers, qu'il est désormais nécessaire de réviser le système de compensation actuel pour le rendre plus efficace et de le doter, à moyen terme, de mécanismes afin d'apporter une aide directe aux citoyens nécessiteux. Aujourd'hui, l'Etat continue à subventionner cinq produits. Il s'agit des produits pétroliers, gaz butane, sucre, tournesol et farine.