La Fédération inter-Etats des syndicats des agences de voyages et de tourisme a tenu son dixième congrès à Fès. Une occasion pour débattre de l'évolution de ce secteur en Afrique. Du 2 au 6 décembre, des agences de voyages de 17 pays africains (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Cap-Vert, République démocratique du Congo, CongoBrazzaville, Côte d'Ivoire, Gabon, Ghana, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Tchad et Togo), se sont réunies à l'occasion du dixième congrès de la FISAVET organisé conjointement par celle-ci et le CRT de Fès. Sous le thème «Les stratégies pour l'agence de voyages du futur en AOC», le congrès a réuni plus de 200 professionnels de l'industrie de voyage et de tourisme de la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre dont des opérateurs privés du tourisme, des partenaires de l'industrie du tourisme, ainsi que les GDS. A cette occasion, un grand hommage a été rendu à Hassan Fall premier président africain de la fédération. A l'unanimité, les congressistes ont appelé à l'amélioration de l'image de l'Afrique. C'est ce qui ressort essentiellement du discours prononcé par le Prince Emmanuel Ngassa Happi, président exécutif de la FISAVET/AOC et commandeur de l'Ordre national de la valeur. Dans son allocution, il a appelé à «l'amélioration de l'image de l'insécurité de l'instabilité que l'Afrique a longtemps subie». Avec des citations et des jeux de mots, l'intervenant a su arracher tout au long de son allocution des rires et des applaudissements des participants. Pour lui, les dysfonctionnements du secteur du tourisme ne dépendent pas seulement de l'Etat. «S'il y a dysfonctionnement c'est que tous les acteurs sont concernés», a-t-il dit. Pour y arriver cependant, le Prince E. Ngassa Happi en appelle à la participation de tous les acteurs du secteur que sont les gouvernements, les syndicats, les opérateurs économiques et les organisations internationales. Il a également mis l'accent sur la qualité des relations entre les opérateurs touristiques marocains particulièrement la RAM et son soutien à ses partenaires dans la zone de l'Afrique de l'Ouest et du Centre. L'intervention du directeur de la RAM pole Afrique-Moyen-Orient-Amérique, Mourad Kannabi, s'est inscrite dans le même contexte. «La RAM est avant tout une compagnie aérienne africaine et a toujours été ouverte à toutes les propositions et soutenu ses partenaires en Afrique. En contrepartie, les agences de voyages africaines se doivent de soutenir notre groupe en cette qualité même», a-t-il dit. Selon M. Kannabi, la compagnie chérifienne a évolué durant ces deux derniers exercices dans un environnement concurrentiel à profonde mutation notamment après la signature de l'accord de l'Open Sky avec l'UE : «dans ce contexte particulièrement instable (...) le groupe a fait le choix de s'inscrire dans une stratégie volontariste de forte croissance dans l'exercice 2007-2008». Par ailleurs, il a signalé l'intérêt particulier que la compagnie accorde au renforcement des relations de coopération avec tous les membres de cette fédération et «compte énormément sur leur soutien pour renforcer d'avantage ce partenariat positif gagnant-gagnant». Les chiffres que M. Kannabi a présenté affirment que le marché africain constitue l'un des axes prioritaires et stratégiques de développement pour la compagnie. Ainsi, entre 2003 et 2007, l'offre de capacité entre le Maroc et les destinations africaines est passée de 184 900 sièges à 900.000 sièges, soit une augmentation de 80%. Le trafic est passé de 200.000 en 83 à 600.000 passagers, soit une augmentation de 380%. Depuis 5 années, la RAM développe son réseau, multiplie ses fréquences et ouvre de nouvelles destinations en Afrique. Dès novembre 2005, le programme Réseau Afrique a connu un slash important en termes de fréquence et de connectivité. Driss Faceh, président du CRT de Fès, n'a pas manqué de signaler l'importance du marché africain. «C'est une priorité pour notre conseil régional de développer des liens entre nos pays d'Afrique», a-t-il dit. «Nous avons mis en place la promotion à travers des semaines culturelles d'abord à Doua, ensuite à Dakar, puis Bamako, et il y a un mois nous sommes repartis au Cameroun et jeudi nous allons vers Ouagadougou», a-til dit. En partenariat avec la RAM, le CRT a concocté un package de 7 nuits avec l'aérien qui a commencé au départ du Sénégal, puis de Bamako, Mali jusqu'à Fès qui ne dépasse pas les 600 euros.