En janvier 2 008, le climat sera bien différent. Le président américain effectuera un déplacement pour réaffirmer son soutien à la solution des deux Etats comme base d'un règlement pacifique du conflit israélo-arabe et pour s'assurer de la progression des discussions bilatérales. Depuis la signature, le 27 novembre dernier, de la Déclaration conjointe israélo-palestinienne, en ouverture de la Conférence de paix d'Annapolis ( Maryland), George Bush est bien décidé à s'impliquer dans la conclusion d'un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens. Il veut quitter la Maison-Blanche, début janvier 2009, sur un succès diplomatique, pour essayer de faire oublier les conséquences de sa désastreuse intervention militaire en Irak. Condoleezza Rice n'est donc plus la seule à traiter, à ses risques et périls, cet épineux dossier. Le Président américain a annoncé qu'il se rendrait en visite officielle, du 9 au 11 janvier 2 008, en Israël et dans les territoires administrés par l'Autorité palestinienne. Lors de son séjour en Israël comme simple gouverneur du Texas, il avait refusé de rencontrer Yasser Arafat. En janvier 2 008, le climat sera bien différent. Le président américain effectuera un déplacement pour réaffirmer son soutien à la solution des deux Etats comme base d'un règlement pacifique du conflit israélo-arabe et pour s'assurer de la progression des discussions bilatérales israélo-palestiniennes après leur reprise le 12 décembre 2 007. Des négociations qui, en cas de succès, doivent aboutir à la partition de Jérusalem dont la partie orientale deviendrait la capitale du futur Etat palestinien : A l Qods. L'aval donné à cette solution par George Bush soulève un véritable tollé chez les évangélistes américains et les «Born again Christians» qui constituaient, jusqu'à une date récente, les plus fervents soutiens de l'Administration républicaine. Ils sont convaincus que «la fin des temps, dont l'imminence serait proche, se produira avec le retour du peuple juif sur sa terre, sur fond de guerre entre Gog et Magog». Entre les forces du Bien et de «l'Axe du Mal» incarné à leurs yeux successivement par Ben Laden, Saddam Hussein et Mahmoud Ahmadinedjad. Tout en espérant une conversion finale des Juifs, sujet sur lequel ils se montrent très discrets, ces milieux évangélistes sont les soutiens inconditionnels de l'extrême droite israélienne. Ce n'est donc pas un hasard si plusieurs de leurs dirigeants assistaient, le 6 décembre dernier, au meeting organisé par le mouvement «Jérusalem au-dessus de tout», durant lequel les orateurs ont dénoncé une éventuelle partition de Jérusalem. Ce mouvement d'extrême droite israélienne, avait été créé dès 2 000 à la veille du Sommet de Camp David entre Bill Clinton, Ehoud Barak et Yasser Arafat, grâce à des financements fournis par les milieux évangélistes américains. L'on assiste aujourd'hui à une renaissance de cette «sainte alliance», à forte connotation anti-musulmane, à tel point que les membres de «l'Ambassade chrétienne» à Jérusalem, principal relais des milieux évangélistes, manifestent plus que de la compréhension pour le rabbin Shalom Dov Wolpe. Celui-ci, créateur du mouvement SOS Israël, envisage de proclamer la création d'un «Etat juif autonome en Cisjordanie», doté de son propre drapeau et de son propre hymne national, différents de ceux d'Israël, considéré comme illégitime depuis que «ses dirigeants ont renoncé à l'idéologie du Grand Israël». Les milieux évangélistes américains sont désormais hostiles à George Bush. L'ambassadeur américain à l'ONU, John Bolton, issu de leurs rangs, a démissionné de ses fonctions. Les nouveaux dirigeants de la « droite chrétienne » délaissent le camp républicain pour se tourner vers le Parti démocrate, s'alliant à Barak Obama, très proche des Eglises afro-américaines. Ce rapprochement des évangélistes avec une partie du camp démocrate pourrait donc avoir de profondes conséquences géopolitiques. il pourrait se traduire par une hostilité de la nouvelle Administration américaine à tout accord entre Israël et l'Autorité palestinienne.