Rachid a kidnappé une lycéenne sous la menace d'une arme blanche. Il l'a conduite dans une villa à Bouskoura pour la violer. Il a été condamné à quatre ans de prison. Il n'a pas le profil de ces jeunes délinquants qui se retrouvent en prison en raison de leurs conditions de vie dures. Rachid est tout à fait différent. Il a même eu beaucoup de chance dans la vie. C'est le fils d'une famille aisée, demeurant dans une grande villa située dans un quartier huppé de la capitale économique. Rachid suit ses études dans un établissement privé. Il ne s'adonne ni à la drogue ni à l'alcool. Disposant de sa propre voiture et de son argent de poche, il se permettait parfois quelques petites aventures avec des filles qu'il invitait à venir dans la seconde villa de ses parents à Bouskoura. Une vie, dont pourraient rêver tous les jeunes et, pourtant, Rachid va commettre l'irréparable. Sa victime : une lycéenne, Hakima, qui ne croit toujours pas ce qui lui est arrivé. Rachid, lui, devant elle et les magistrats de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca tente de se disculper : «Je suis innocent M. le président… Je ne la connais pas…», déclare-t-il. Innocent ? La jeune lycéenne le contestait. Mais le président de la Cour lui a demandé d'attendre de lui donner la parole. «Après avoir déposé une plainte, elle est venue voir mes parents. Elle voulait de l'argent !», lance-t-il. Hakima n'a pas pu retenir ses larmes en écoutant le récit du mis en cause. «Qu'est-ce que tu penses de tout ce que Rachid a raconté ?», lui demande le président de la Cour. Hakima raconte alors sa version des faits. Elle était de retour du lycée vers le quartier Oasis (Casablanca) où elle habite, lorsque tout d'un coup, une voiture s'est arrêtée devant elle et lui a barré la route. Un jeune homme est descendu, muni d'un couteau. Il s'est dirigé vers elle et lui a tiré le bras en s'assurant que personne ne les voyait. Quand elle a tenté de crier, il lui a donné un coup de poing au visage et l'a l'obligée de monter dans la voiture avant de démarrer à toute allure. Elle l'a supplié de la laisser partir. En vain. Quand elle a tenté d'ouvrir la portière pour se jeter dehors, elle a constaté qu'elle était verrouillée. Rachid ne s'est arrêté qu'une fois arrivé devant une villa à Bouskoura. Rapidement, il l'a conduite à l'intérieur. Dans une chambre, il l'a obligée à obtempérer à ses désirs. Après quoi, il l'a obligée à prendre une douche. Il l'a, ensuite, ramenée au quartier Oasis. La fille, qui s'est souvenue du lieu où se trouvait la villa, y a conduit la police. Et Rachid a été arrêté. «Mais, elle ment, M. le président !», martèle Rachid. Seulement voilà, un témoignage est venu corroborer la version de Hakima. C'est celui d'une domestique qui travaille dans la villa située en face de celle où le viol a été commis. Elle a précisé qu'elle était derrière la vitre de la fenêtre quand elle a vu Rachid qui poussait la jeune fille la contraignant à entrer à l'intérieur de la villa. Verdict : quatre ans de prison ferme à l'encontre de Rachid, assortie des dommages et intérêts de 60 mille dirhams en faveur de la victime.