Quel bilan pour cette tournée française pour nos Lions ? Positif assurément tant au niveau des résultats, du jeu développé mais surtout concernant les enseignements que l'on peut tirer de ce double test. L'objectif était là en fait. Mettre les joueurs en situation face à des adversaires de qualité et voir quels étaient les états de forme (mais aussi de motivation) de chacun dans l'optique de la CAN. France-Maroc a donné une image flatteuse du football national. Un jeu léché, des joueurs ultra motivés, une organisation et une discipline tactique dignent des plus grands. Reste à voir si on est capable de renouveler ce type de prestation en terre africaine? La rencontre face au Sénégal, si elle ne nous a pas spécialement confortés, a montré aux sceptiques que le «potentiel du groupe» est tout aussi intéressant que le «potentiel du Onze» aligné face aux vice-champions du monde et qui théoriquement devrait être aussi celui de départ à la CAN au Ghana. Individuellement, on dira que Kabous et Mokhtari sont les grands gagnants de cette semaine française. Le premier est une très belle découverte de l'ami Henri. Il s'est intégré avec une facilité déconcertante au point de se demander si il n'a pas déjà gagné son billet pour Accra. Mokhtari, quant à lui, opère un joli retour en grâce. Ignoré par Fakhir pendant plus de deux ans, le milieu de Duisburg a confirmé ce talent de buteur (2buts) qu'on avait déjà eu l'occasion d'admirer pendant la CAN 2004, compétition où il avait éclaté. Une CAN ça se gagne grâce au banc. A Créteil, on a vu surtout les joueurs qui devraient être les doublures de certains cadres absents. En défense, Mahdoufi et à un degré moindre Chahiri ont montré que l'on pouvait compter sur eux en cas de défaillance des titulaires Kadouri et Basser. Allioui et Erbati ont quant à eux de l'expérience à revendre. Au milieu, on dira que le fait que le binome Kaissi-Kharja ait débuté les deux rencontres n'est pas anodin. Enfin devant, Aboucherouane, dont le but rappelle qu'il reste capable d'exploits individuels qui peuvent débloquer une situation, a marqué des points. Son entente avec l'autre ex-rajaoui Alloudi (intenable à chacune de ses entrées) est aussi un plus. Zerka, dans un poste pas évident d'avant de pointe n'a pas trop profité de l'absence de Baha. Le caractère «nancéien» de notre côté droit (Basser et Hadji) le laisserait lui aussi dans la course. Un autre joueur donné mort mais qui revient: Jawad Zairi. L'ex-sochalien en manque de confiance et de temps de jeu n'a pas tout perdu de ses talents de dribbleur. Reste aussi d'autres interrogations : l'ordre établi (fragile) des gardiens, la place de certains éléments (Abdessadki, Boukhari) ou encore le fait que l'on n'ait pas eu l'occasion de voir Chafni l'un des nouveaux appelés ou encore Moha. Celui-ci, pion essentiel du groupe Maroc depuis quatre ans, ne semble pas entrer dans les plans du nouveau sélectionneur. Azouagh non qualifié par la FIFA ainsi que le trio Talal, Baha et Boussoufa pour blessures complétent la liste des joueurs absents de la tournée. Impression d'ensemble positive donc et qui peut nous laisser penser, avec toute la prudence de mise dans ce genre de réflexion, qu'il va falloir compter sur nous à la prochaine CAN. Accra, on arrive.