La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a quitté lundi les territoires palestiniens plus confiante que jamais. Pour la huitième fois cette année, Condoleezza Rice était en visite de deux jours au Proche-Orient. Elle s'est entretenue avec les leaders israéliens dimanche, avant de rejoindre Mahmoud Abbas et Salam Fayad, lundi, dans le quartier général de l'Autorité palestinienne, à Ramallah. La secrétaire d'Etat américaine s'est dit décidée à arriver un accord de paix avant la fin du mandat de Georges W. Bush, «J'espère sincèrement, tout comme le Premier ministre Ehud Olmert, que les négociations pourront atteindre leurs buts avant la fin de l'Administration Bush en janvier 2009», a-t-elle affirmée à Ramallah. «Le but de chacun est la création d'un Etat palestinien. Tout ce que nous faisons, meetings, conférences, est dans le but de la création d'un Etat palestinien indépendant dans les plus brefs délais possibles», a-t-elle martelé. «Toutes les parties sont résolues à arriver à un accord avant la fin du mandant de Bush et nous sommes déterminés à ce que cela serve de date limite», appuie le président Abbas. «Je suis d'accord avec le Premier ministre Olmert, qu'il y a une réelle chance de faire la paix et nous comptons bien saisir cette opportunité sérieusement», ajoute Mahmoud Abbas avant de déclarer : «Nous progressons en vue de la préparation des négociations des statuts finaux à la conférence d'Annapolis et de les transformer en réelles chances d'obtenir un processus de paix» Condoleezza Rice a en effet précisé qu'elle n'avait pas d'opportunité aussi importante à saisir depuis le début de la seconde Intifada, il y a sept ans. La partie israélienne impose ses conditions par la voix de la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, qui insiste sur le fait que la sécurité israélienne doit être palpable avant la création d'un Etat palestinien. Ce point concerne notamment la Bande de Gaza où le Hamas règne en maître et s'oppose à toutes négociations avec Israël. Le gouvernement américain cherche à fournir au président Abbas une aide précieuse pour le maintien de la sécurité dans les rues palestiniennes. Le mois dernier, la Maison-Blanche a ainsi demandé au Congrès, un fonds additionnel de 410 millions de dollars en direction des forces de sécurité palestiniennes, pour l'année 2008. La question des prisonniers est aussi d'actualité, le gouvernement israélien étudie en ce moment de nouvelles demandes palestiniennes de libération de quelques-uns des 11.000 Palestiniens enfermés dans les geôles israéliennes. Un document conjoint devant servir de base de discussions entre Israéliens et Palestiniens fait donc toujours l'objet de vives négociations et n'a pas été pour le moment décidé. Selon ses déclarations, Mme Rice n'espérait pas, lors de cette visite, obtenir un tel document qui doit introduire les propositions de la Ligue arabe : la normalisation des relations avec les pays membres de la Ligue, contre la restitution des terres arabes occupées par Israël, après la guerre de 1967. De plus, les délais demandés par Israël pour des décisions concernant des sujets sensibles tels que les réfugiés, le statut de Jérusalem ou encore les frontières définitives sont plus importants que les espoirs palestiniens. Abbas demande un délai fixé à 6 mois après les négociations d'Annapolis, les Israéliens tablent sur un an. Pour le moment, cette date buttoir n'a pas été décidée de même que la date précise de la conférence internationale d'Annapolis. Malgré les espoirs encourageants des parties impliquées, aucune décision significative n'a, pour le moment, été prise.