De la famille, des parents proches, ils en ont. Il s'agit de 91 enfants de ceux que l'association «l'Arche de Zoé» voulait conduire en Europe, selon un rapport de l'ONU et la Croix-Rouge. Quatre-vingt onze des 103 enfants que l'ONG française «l'Arche de Zoé» voulait conduire en Europe en les présentant comme des orphelins affirment avoir encore de la famille, dont au moins un parent proche, selon un rapport de l'Onu et de la Croix-Rouge. L'Unicef, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) précisent dans ce document que la grande majorité des 21 petites filles et des 82 garçons, âgés de un à dix ans, sont originaires de villages à la frontière entre le Tchad et le Soudan. «Au cours des conversations que les travailleurs humanitaires ont eues avec eux, 91 des enfants se sont référés à un environnement familial constitué d'au moins une personne adulte qu'ils considèrent comme un parent», souligne le rapport, sans préciser toutefois si ce parent est nécessairement le père ou la mère de l'enfant. Les seize Européens - neuf Français et sept Espagnols - arrêtés jeudi dernier à Abéché, dans l'est du Tchad, alors qu'ils tentaient d'emmener par avion les enfants présentés comme des «orphelins du Darfour», risquent de cinq à 20 ans de travaux forcés s'ils sont reconnus coupables. Deux journalistes français, au nombre des détenus, effectuaient un reportage sur l'association. Les Espagnols, membres d'équipage de l'avion charter, ont été inculpés de complicité, ainsi que deux Tchadiens. Tous devraient être transférés sous peu vers la capitale, N'Djamena. Le président français Nicolas Sarkozy s'est entretenu mercredi soir au téléphone avec son homologue tchadien Idriss Déby et il lui a demandé «la libération dans les meilleurs délais des journalistes français, dans le respect de la législation tchadienne». «Le président Déby lui a indiqué qu'il ferait tout son possible pour les libérer», a dit le porte-parole de la présidence française. Les membres de l'association française ont été inculpés par la justice tchadienne d'«enlèvements de mineurs tendant à compromettre leur état civil" et d'"escroquerie». Une information judiciaire a été ouverte en France le 24 octobre contre «L'Arche de Zoé» pour «exercice illégal de la profession d'intermédiaire en vue de l'adoption ou du placement d'un enfant».