Abdelhak, connu sous le fameux nom de «Ben Laden», vient d'être arrêté à Casablanca, suite à un règlement de compte entre bandes rivales. Samedi 20 octobre. Une Peugeot 306, complètement endommagée se gare dans une ruelle de Sidi Maârouf, Ouled Haddou, à Casablanca. Une proche du propriétaire de la voiture explique aux enquêteurs de la PJ de Hay Hassani-Aïn Chock, qui ont pris l'affaire en main, qu'elle appartient à un certain Abdelhak, surnommé «Ben Laden». Il s'agit d'un trafiquant de drogue, âgé de 39 ans, qui fait l'objet de plusieurs avis de recherche à l'échelle nationale. La femme précise aussi aux enquêteurs qu'elle a été attaquée par une bande de trafiquants de drogue et qu'elle en est sortie indemne parce qu'elle a pu prendre la fuite à temps. Rapidement, les investigations ont permis de localiser le lieu de résidence de ce «Ben Laden» : une villa au quartier Polo que venait d'acheter un ressortissant irakien. Une descente policière a été effectuée. Mais, «Ben Laden», ses trois frères et son neveu, se sont attaqués aux agents de police en les menaçant avec des couteaux, des coutelas et d'autres armes blanches. Une résistance qui a duré une demi-heure avant que «Ben Laden» et ses acolytes ne lèvent enfin les bras. Soumis aux interrogatoires serrés dans les locaux de la sûreté (Hay Hassani-Aïn Chock), il s'est avéré qu'il s'agissait d'un règlement de compte entre bandes de trafiquants de drogue. Etant en prison, «Ben Laden» en a profité pour devenir un « boss » dans le trafic de la drogue de toute la région. Il s'était lié d'une grande amitié avec Hamid, un autre dealer, qui a balancé des noms, dont celui de Hassan M. conduisant à son arrestation. Âgé de 42 ans, ce dernier a été condamné à une peine de dix ans de réclusion criminelle pour son implication dans l'affaire de trafic de drogue connue sous le nom de l'affaire Ould Messaouda, qui a défrayé la chronique en 1996 (Ould Messaouda purge actuellement une peine à perpétuité). Hassan M. et sa bande reprochaient à «Ben Laden» d'avoir continué à soutenir Hamid. Et c'est pour cette raison que Hassan s'est rendu, le samedi 6 octobre, au domicile de «Ben Laden», au douar Moumen Sahal, à Had Soualem, préfecture de Settat. Il n'a trouvé que sa femme. Croyant qu'elle sera agressée, le frère de cette dernière, un jeune de 18 ans, lui a asséné un coup de couteau mortel avant de se livrer à la police. La colère contre «Ben Laden» s'est amplifiée, au point que la bande de Hassan a décidé de se venger. Ben Laden a été suivi et passé à tabac le samedi 20 octobre. L'enquête a permis l'arrestation d'une vingtaine de membres des deux bandes et révélé l'existence d'une troisième bande, composée de mécaniciens et ferrailleurs, spécialisée dans le trafic de voitures de luxe volées. Dix voitures ont été retrouvées et l'enquête se poursuit pour tirer toute l'affaire au clair.