Comme chaque Aïd Al Fitr, le commerce des fleurs connaît un regain d'activité à Tanger. Les professionnels considèrent les trois jours de fête comme une période de haute saison. Marché R'Mel El Kbira, au deuxième jour après l'Aïd Al Fitr. Les fleuristes reprennent leur activité après seulement un jour de repos. Alors que les marchands d'autres produits sont toujours en congé de l'Aïd. Et comme lors de chaque fête religieuse, le commerce de fleurs connaît un regain d'activité. Les fleuristes exposent leurs plus beaux bouquets de fleurs préparés pour l'occasion. Les amoureux des fleurs, qui sont des habitués de ce marché, s'en approvisionnent en grande quantité pour célébrer ces quelques jours de l'Aïd. «Je ne connais rien de meilleur que les fleurs pour les offrir à l'occasion entre autres des fêtes familiales ou religieuses. Elles constituent aussi un moyen pour égayer l'ambiance de la maison. Et comme c'est la fête de l'Aïd Al Fitr, je suis venu au marché pour y acheter des fleurs pour les offrir à mes deux filles», confie Abdejlil, ancien fonctionnaire des services publics et l'un des habitués de ce marché aux fleurs. Comme aux jours ordinaires, des étrangers sont venus s'approvisionner en fleurs. Rohde Batel, Anglais d'origine hindoue, est un habitué de ce marché. Ce promoteur immobilier est un grand amoureux des fleurs. «Je viens souvent au marché pour y acheter des fleurs pour orner la salle à manger et la salle de bains. J'aime vivre dans des endroits pleins de fleurs et de plantes». Le marché R'Mel El-Kbira compte plus d'une dizaine de commerces de fleurs. La plupart des fleuristes ont hérité leurs métiers de leurs pères. Comme c'est le cas d'Ahmed Ameziane, qui exerce comme fleuriste depuis une trentaine d'années. Son père était parmi les anciens fleuristes qui ont exercé leur métier pendant des dizaines d'années au Souk D'Barra (Grand Socco) avant leurs transferts, il y a plus une trentaine d'années, au souk R'Mel El-Kbira et au marché central. Grand connaisseur en fleurs, M. Ameziane a vu grandir en lui une grande passion pour les fleurs, ce qui l'a prédestiné depuis son jeune âge à devenir fleuriste. «C'est un métier qu'on apprend à aimer pour réussir à mieux le connaître et aider sa clientèle à découvrir cet univers magique des fleurs», précise M. Ameziane. Pour les fleuristes du marché R'Mel El-Kbira et du marché central, le commerce des fleurs n'est plus ce qu'il était. «Quand Tanger était encore une ville internationale, c'était un commerce juteux grâce à des fêtes tels Noël, la fête de Pâques, le Nouvel an juif et la Saint-Valentin. Notre clientèle se composait aussi de quelques célèbres personnages de la ville comme le milliardaire Malcom Forbes, Mme Barbara, Mr De Velasco… Personnellement, je garde encore parmi mes clients quelques grands hôtels, des personnes aisées et quelques princes du Golfe», précise M. Ameziane avec fierté. Les fleuristes s'approvisionnent de plusieurs régions du Maroc : Marrakech, Béni Mellal, Agadir, Skhirate… Le mois d'août est la haute saison pour ce commerce puisque c'est le mois où les Marocains ont l'habitude de célébrer les fêtes de mariage. «Nous faisons nos meilleurs ventes pendant cette période de l'année. Pour les fêtes de mariage, les gens choisissent des fleurs tels le lys, la rose, l'arum dont la valeur se situe entre 8 et 20 DH et que nous vendons généralement à 25 DH. Mais nos budgets ne nous permettent pas toujours d'acheter ces genres des fleurs», regrette Abdeslam Mansouri Idrissi, marchand des fleur au marché central de Tanger. Les professionnels ne cachent cependant pas leur optimisme quant au renforcement des ventes pendant les fêtes religieuses.