Le port de Casablanca est revenu, depuis le 26 septembre, à la normale. La situation reste néanmoins fragile et préoccupante. Elle dépend fortement de la cadence d'évacuation par les opérateurs économiques de leurs conteneurs. La situation au port de Casablanca «s'est nettement améliorée» et aucun retard de traitement et attente en rade n'est enregistré. Et ce depuis le 26 septembre. C'est ce que tient à assurer l'Agence nationale des ports (ANP) dans un communiqué diffusé mercredi 3 octobre. À en croire la même source, la situation est actuellement telle que le stock des conteneurs dans le port est passé de 16.000 équivalent vingt pied (EVP) à 11.000 EVP. Le rendement de déchargement des navires a atteint 1700 à 2000 par jour contre 1000 à 1200 en août. Les attentes en rade sont aujourd'hui nulles, affirme-t-on auprès de l'ANP, et le délai moyen d'attente a évolué de 8 jours pendant le pic de la mi-août à quelques heures seulement. Toutefois, tient-t-on à prévenir, la situation demeure encore fragile. Pour en arriver à ce niveau d'évolution, il aura fallu mettre en exécution un certain nombre de mesures urgentes. Il a été ainsi question en plus du prolongement des horaires du travail à 24 heures sur 24, de la mise en exploitation de 4 hectares supplémentaires de terre-pleins en août et de l'affectation d'équipements supplémentaires à la manutention des conteneurs. Les services concernés vont, de même, procéder au renforcement des équipements avec la mise en service vers la mi-novembre d'un nouvel équipement. 9 nouveaux chariots cavaliers à 4 niveaux ont, en outre, été déployés au port qui verra une nouvelle extension du terrain de stockage avec l'ouverture progressive, depuis la semaine dernière, de 14 nouveaux hectares. En parallèle avec ces nouveaux équipements et investissements une action de sensibilisation, voire de dissuasion, a été entamée envers les opérateurs et la communauté économique pour activer l'enlèvement et la réception de leur marchandise. Une nouvelle tarification est en cours mise en application par l'ANP. Elle se veut « dissuasive pour les longs séjours et incitative à l'enlèvement rapide des conteneurs». Le délai de stockage est fixé à 7 jours. À une plus longue échéance, la mise en service, en avril 2008, du terminal concédé, dans le cadre de la réforme portuaire, à l'opérateur Somaport, filiale de la Comanav, devrait permettre de porter la capacité du port à environ un million d'EVP. Par ailleurs, l'entrée en service du port de Tanger-Med devrait permettre, d'un autre côté, d'absorber près de 30% de l'activité du port de Casablanca. Ce qui devrait se traduire par une migration vers le nouveau complexe portuaire d'environ 250.000 à 300.000 EVP. À noter, en outre, que l'extension programmée des terre-pleins de plus de 15 hectares (8 ha en 2006, 4 ha la mi-août et 3,5 ha au début de ce mois) ainsi que la programmation de l'acquisition de nouveaux équipements, soit 18 chariots cavaliers à quatre niveaux, devraient permettre d'améliorer nettement le rendement de l'activité conteneurs au port. Ces dernières actions engagées par Marsa Maroc représentent un investissement de près de 150 millions DH répartis sur les années 2006 et 2007. Pour rappel, le port de Casablanca dispose d'une capacité de traitement de quelque 700.000 conteneurs EVP et d'une capacité de stockage d'environ 11.000 EVP. Avec une croissance soutenue de 8% à 9% depuis plusieurs années, les installations actuelles devraient s'approcher de la saturation à la fin de l'année 2008. La situation devient encore plus préoccupante que le niveau de croissance enregistré a atteint 15% à fin juillet et 17% à fin septembre.