La situation au port de Casablanca s'améliore progressivement. Les mesures prises par l'ANP et la Douane ont permis d'amorcer le décongestionnement du port. Le port de Casablanca est en train de revenir à sa situation normale. Actuellement moins d'une vingtaine de bateaux sont toujours en rade contre plus d'une trentaine, il y a quelques jours. La file des camions en attente d'accéder au port s'est nettement réduite. Toutefois, comme le signale Abdallah Araban, directeur régional de la Douane au port, «le constat est douloureux. Pour une fois que l'administration s'est mobilisée, le reste n'a pas suivi». M. Araban déplore «la mauvaise réaction des opérateurs économiques». Les chiffres l'attestent, au lieu d'une moyenne de plus de 700 déclarations quotidiennes ses services n'ont enregistré que 46 le 14 août, 261 le 19 août et seulement 14 déclarations, dimanche 19 août. À ce rythme, la Douane qui traite déjà 90% du flux de marchandise «sur papier» en est arrivé actuellement à un stade où ses services ont donné assez de «main levée» et que s'ils arrêtaient leur travail pendant 48 heures, son action ne s'en serait pas ressentie. Toutefois les autres départements et partenaires ne semblent pas suivre cette cadence. Par ailleurs, la situation est actuellement telle que les différents services du port sont en train de faire «du porte-à-porte» auprès des entreprises pour les inciter à enlever leurs conteneurs. Et plus particulière celle qui en compte entre 20 et 50 toujours immobilisés au port. Bref le constat le montre, le port manque de visibilité. Même son de cloche auprès des opérateurs économiques directement concernés. «La situation évolue favorablement», explique Abdelhafid Hifdi, président de la Fédération du transport à la CGEM. M. Hifdi estime que c'est «une bonne initiative», celle prise par l'Agence nationale des ports et la Douane et qui consiste a travailler en continue et pendant les jours fériés pour décongestionner le port. Il relève néanmoins le «manque d'anticipation» de l'Agence qu'il appelle à «doter en moyens humains et matériels» pour mieux appréhender sa mission. «Nous voulons que l'ANP soit proactive, qu'elle procède à des analyses continues de la situation au port avec une approche préventive plus active», affirme M. Hifdi. La situation du port commence néanmoins à s'améliorer, au début de la semaine, estime M. Hifdi, quelque 500 à 600 véhicules quittent le port et le nombre des navires en rade a notablement baissé. Toutefois, l'on s'étonne encore que l'ANP «n'ait pas vu venir ce chaos». Les facteurs de la crise étaient pourtant manifestes. La dernière grève des remorqueurs a, en effet, retardé la cadence de levée des conteneurs ce qui a engendré un important cumul des boîtes au port. Cela a été encore plus aggravé par la croissance de l'activité du trafic des conteneurs qui a connu une hausse de 16% au premier trimestre et selon qui, selon tous les pronostics, pourrait enregistrer plus de 30% à la fin de l'année. La baisse du rythme de l'enlèvement des conteneurs qui est à imputer à la coïncidence de l'arrivée des conteneurs avec la fermeture de certaines unités de production pour congé annuel a également contribué à cette crise.