Les gendarmes et les chauffeurs qui ont été filmés par le «sniper de Targuist» ont été déférés devant la justice. L'auteur des enregistrements vidéo a été identifié et entendu par la gendarmerie. Il sera considéré comme un témoin à charge. La justice suit son cours et les différentes personnes impliquées dans l'affaire de corruption dénoncée par le vidéaste de Targuist (Al-Hoceima) vont comparaître devant le tribunal compétent. «Les gendarmes et les corrupteurs mis en cause dans une affaire de corruption à Targuist ont fait l'objet d'une procédure judiciaire et ont été présentés à la justice», selon la gendarmerie royale. Dans une mise au point relayée par la MAP suite à la parution dans la presse nationale d'informations relatives à l'affaire de corruption de Targuist, la même source précise que «les auteurs des enregistrements vidéo, qui avaient fait état de ces actes de corruption, ont été identifiés et qu'ils ont été invités à faire leur déclaration». Ils comparaîtront «en tant que témoins, comme le stipule la procédure judiciaire». Cette mise au point intervient après la publication dans la presse d'informations faisant état d'arrestations parmi les jeunes de la petite localité de Targuist. Arrestations qui interviendraient après la mise en ligne d'un quatrième enregistrement du fameux « sniper de Targuist». Pour rappel, le 8 juillet, ce dernier avait diffusé, pour la première fois, un enregistrement, brut, sans commentaire, sur le site américain de YouTube. On y voit deux gendarmes, en poste sur une route de campagne près de cette localité du Rif central, tendre la main aux chauffeurs de fourgonnettes et de voitures qu'ils interpellent. En surimpression, un texte dénonce un «flagrant délit de corruption (qui) encourage les terroristes et les criminels dealers de drogue». Depuis, celui qui se fait désigner par le sniper de Targuist a mis en ligne une seconde vidéo toujours de gendarmes en faction dans la région, puis une troisième où sont enregistrées des images du poste frontières de Beni Nsar, puis tout dernièrement, une quatrième vidéo. Tous les enregistrements se ressemblent, des images brutes, sans commentaire et du texte en surimpression. Selon des chiffres relevés sur le site américain, il semblerait que ces enregistrements auraient été visionnés près de 350.000 fois. Certains poussent même ce chiffre à un demi-million de fois. Suite à la diffusion des vidéos en question, les autorités ont décidé, selon certaines sources, d'envoyer des unités de surveillance composées de gendarmes en civil équipés de véhicules banalisés, pour prendre les corrompus la main dans le sac. Les quatre gendarmes filmés dans les deux premiers enregistrements ont été interpellés et déférés devant le parquet de la ville d'Al-Hoceïma. Par ailleurs, les actes du « sniper de Targuist» n'ont pas manqué de faire des émules. Ainsi, il a été fait état d'autres vidéos, inspirées de celles du sniper, qui circulent sur Internet. Elles montrent à l'instar de celles du sniper des images où des individus sont filmés en train de tenter de corrompre des agents de police. L'affaire du sniper de Targuist dont l'écho des «prouesses» a dépassé les frontières du pays et a été relayée par certains médias internationaux, est actuellement entre les mains de la justice.