Mohammed Alaoui est animé par une seule passion : le basket-ball. Il a brillé pendant de longues années avant de quitter les salles. A 63 ans, Mohammed Alaoui s'est éloigné du basket-ball, mais il suit de très près ce qui se passe sur la scène nationale. Il se montre très soucieux quant à la situation actuelle de ce sport au Maroc : «Ce qui manque au basket-ball national, ce ne sont pas des joueurs, mais des entraîneurs à la hauteur. Le Maroc a été éliminé dès le premier tour du championnat africain. L'entraîneur français Rababit n'a rien donné au Maroc. Personnellement, je dirai que c'est un bouche-trou. La Fédération royale marocaine de basket-ball doit envoyer les entraîneurs nationaux effectuer des stages aux Etats-Unis. Ils doivent suivre des formations et pouvoir se perfectionner. Une fois au Maroc, ils pourront transmettre leur savoir-faire et hisser le niveau du championnat national», souligne Mohammed Alaoui Le niveau du jeu du basket-ball national laisse à désirer, pour M. Alaoui qui indique que «les clubs sont gérés par des entraîneurs non professionnels qui n'ont ni culture, ni personnalité, et encore moins des méthodes pédagogiques ou techniques. Lorsque j'assiste à un match de notre championnat national de basket-ball, je n'arrive jamais à le terminer. Je quitte la salle». M. Alaoui exerce le commerce depuis des années. Il est père de trois enfants : Fayçal, 41 ans, Meryem, 38 ans, et Sâad 27ans. Ses premiers pas dans le basket-ball, c'était dans sa ville natale, Fès. «Un ami français m'avait proposé de m'inscrire à US Fès, un club de 2è division. Cette équipe regroupait uniquement des Français, à cette époque-là. En 1960, j'avais à peine 16 ans lorsque j'ai intégré la catégorie des juniors. Et durant la saison 1961-1962, j'ai intégré l'équipe première de ce club. L'année d'après, le club a fait une remontée en deuxième division», raconte-t-il. En 1963, Alaoui a été sélectionné pour jouer dans l'équipe nationale de basket-ball. Il quitte sa ville natale pour venir s'installer à Casablanca. Et il adhère à la section de basket-ball au WAC club pour y évoluer jusqu'à 1969. En 1965, les Wydadis sont les champions du Maghreb lors de la Coupe des clubs champions. Durant cette même année, le WAC s'est qualifié à la Coupe d'Europe. Les Wydadis se sont battus pour se qualifier aux 16 émes finales. Ils ont remporté la victoire face au Benfica de Lisbonne. Au 8e de la même compétition, le club AEK d'Athènes a battu le WAC qui a perdu avec un score de 113-98. «Mes collègues et moi jouions bénévolement et nous défendions avec ferveur nos couleurs nationales. En 1964, j'ai représenté le Maroc au championnat d'Afrique qui s'est déroulé en Egypte. Le Maroc était vice-champion de l'Egypte vainqueur du titre. L'année suivante, en Tunisie, le Maroc était champion d'Afrique. En 1968, la sélection nationale s'est classée 2è au championnat d'Afrique, après le Sénégal. Cette édition s'était déroulée au Maroc qui s'est qualifié aux Jeux olympiques de Mexico en 1968», raconte cet ex-joueur de basket-ball. Le WAC, selon Mohammed Alaoui, était géré par la famille Hadioui qui se donnait à fond pour développer le club. L'ambiance était saine et les joueurs s'illustraient au niveau national et international. «J'évoluais dans une équipe qui regroupait de vrais professionnels : Bouhlal, Omar Alami, Abderrahaman Sebbar, Abdellatif Laraki, Driss Ladjaj, Rachid Kettani, Omar Bennani et d'autres. Après avoir vécu des moments de gloire au sein du club du WAC et de l'équipe nationale, j'ai décidé de mettre un terme à ma carrière de basketteur en 1974. En 1978, j'ai repris la pratique de ce sport au sein de mon club, mais j'ai arrêté la même année», précise-t-il. Parti, mais sans l'être vraiment. Les passionnés du sport ont tous cela pour point commun : ne jamais décrocher !