Les prix des produits de première nécessité, dont les fruits et légumes, connaissent une forte hausse. Pour éviter cette flambée des prix, les habitants vont aux souks ruraux. A quelques jours du début du mois de Ramadan, le marché des fruits et légumes de Casa Barata ne désemplit pas. Bon nombre d'habitants y viennent pour s'approvisionner en légumes, fruits et épices, ingrédients nécessaires pour la préparation des délices spécifiques à ce mois sacré. Mais la préférence pour ce marché vient du fait qu'il se distingue des autres lieux de commerce par ses prix accessibles. «Chaque année, à l'occasion des fêtes religieuses ou des cérémonies familiales, mon mari et moi choisissons ce marché pour acheter ce qu'il nous faut à la préparation des gâteaux et des plats marocain», confie Fathia, une jeune femme au foyer. Et de poursuivre que «les prix y sont plus abordables. Et outres les produits de consommation, nous pouvons acheter d'ici également les ustensiles de cuisines et les fournitures scolaires. Nous profitons aussi de l'occasion pour faire un petit tour au marché aux puces pour jeter un coup d'œil sur les vêtements importés pour enfants». Les prix sont généralement très élevés dans les quartiers huppés et les marchés situés en plein centre-ville tels que le marché central ou encore celui situé dans la rue de Fès (Souk R'Mel El Kbira). C'est pourquoi, les habitants de la ville de Tanger légitiment leur choix entre autres de s'approvisionner dans les marchés se trouvant dans les quartiers populaires. Dans ces derniers, les marchands ambulants se font très vite de nombreux clients. Il s'agit entre autres des souk de M'Salah, Bir Chaïr, Béni Makada, Mesnana et Dchar Ben Dibane. La plupart des Tangérois trouvent, toutefois, que les prix y demeurent plus élevés en comparaison avec ceux pratiqués dans les villes avoisinantes. Ces hausses des tarifs concernent plus particulièrement les fruits, les légumes, la viande et le poisson. «Le prix de la viande rouge est à 70 dirhams le kilo, alors qu'il ne dépasse pas 60 DH à Asilah et 50 DH à Ksar El Kébir. En plus, bien que la ville soit au croisement de deux mers, nous consommons de plus en plus du poisson provenant des autres villes côtières, notamment Agadir, Safi, Al Hoceïma et Larache. Pire encore, le prix des sardines a atteint 20 DH à Tanger. Pourtant, dans d'autres villes non côtières comme Fès et Meknès, ce prix est à peine de 8 DH. La grande quantité du poisson pris par les pêcheurs tangérois est directement exportée vers le marché étranger», déplore Rédouane Samadi, propriétaire d'un restaurant populaire. A présent, les habitants de Tanger abandonnent les marchés de la ville pour faire leurs achats un peu plus loin, dans les souks hebdomadaires ruraux des régions avoisinantes. Il s'agit notamment des marchés hebdomadaires de Sidi El Yamani, Guezanaya, Ahad Al Gharbia et Aïn Dalyane.