Sans verser dans le jeunisme, en évitant le piège du pessimisme et en tentant de se projeter dans l'avenir, il nous faut lucidement faire un état des lieux. Tout d'abord notre système éducatif, cruellement défaillant, ensuite notre mode d'encadrement de la jeunesse où partis politiques, élus, ONG ayant pignon sur rue… négligent les jeunes. La Fête de la Jeunesse revient chaque année comme un point d'orgue célébrant la jeunesse mais devant nous inciter à nous poser des questions essentielles sur nos jeunes et principalement sur ce que notre société leur expose et leur prépare. Nombre de choses ont évolué: aujourd'hui, les jeunes Marocain(e)s ont acquis une visibilité, se sont massivement investis dans l'engagement associatif, ont façonné une nouvelle «scène marocaine» ; le ministère de la Jeunesse sous la conduite de Mohamed El Gahs a su impulser une nouvelle et concrète dynamique ; quelques associations ont réussi à faire entendre la voix de la jeunesse: «Forum des jeunes du 3ème millénaire», «Réseau Maillage», «Initiative Urbaine»… pourtant… un sentiment de mal-être persiste. Des jeunes qui continuent de mourir dans des «pateras», les différentes formes de drogue qui continuent de faire des ravages parmi nos adolescents et surtout ces jeunes, qui, fanatisés, embrigadés, manipulés et/ou désespérés se font exploser dans nos rues et nos places. Il y a donc réellement – bien au-delà des conditions matérielles – un persistant malaise psychique, moral, au sein de notre jeunesse. Et nous en sommes tous comptables, en tant qu'adultes, responsables, parents, acteurs de la société, enseignant… etc. Sans verser dans le jeunisme, en évitant le piège du pessimisme et en tentant de se projeter dans l'avenir, il nous faut lucidement faire un état des lieux. Tout d'abord notre système éducatif, cruellement défaillant, ensuite notre mode d'encadrement de la jeunesse où partis politiques, élus, ONG ayant pignon sur rue… négligent les jeunes; notre incapacité à doter nos adolescents de confiance en eux-mêmes, d'esprit d'initiative ; notre classe «bourgeoise», nos chefs d'entreprises qui ne jouent pas leur rôle de locomotive… Ceci étant dit, sans langue de bois, il nous faut cependant considérer les raisons d'y croire. Elles sont réelles ! En premier lieu, la volonté royale, SM le Roi ne manquant aucune occasion de mettre en avant la jeunesse et d'indiquer la place qu'il convient de lui donner. Secondo, notre jeunesse elle-même: dynamique, intelligente, résistante. Nos quartiers populaires regorgent de talents, d'innovation, de potentialités ; quotidiennement un nombre incalculable de jeunes réalisent de «petits miracles» à dimension humaine ; l'esprit de famille perdure et malgré les tentatives incessantes d'embrigadement, la modernité bien comprise continue à séduire nos jeunes… Demain sera jeune donc ! Par la force du nombre, par le sens de l'avenir lui-même, par la dynamique engendrée qui aura raison des «poches de résistance», et par le souffle de la jeunesse elle-même qui poussera les «dinosaures» à la retraite. Pour accélérer la prise de conscience et optimiser les efforts et les actions entrepris, il nous reste à conjuguer les forces et mettre les énergies en synergie : il nous reste à créer la structure nécessaire à l'action mais aussi à l'analyse, la réflexion pour défricher les pistes et éclairer les esprits. Pour notre jeunesse !