Le président Nicolas Sarkozy, en vacances aux Etats-Unis, nie un lien entre le contrat d'armement entre le groupe européen d'aéronautique et de défense et la Libye et la libération des infirmières bulgares. Les négociations étaient en cours depuis 18 mois. Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé dimanche que les négociations en vue d'un contrat d'armement entre EADS et la Libye remontaient à une date bien antérieure à la libération des infirmières bulgares, démentant une nouvelle fois toute contrepartie française offerte à Tripoli. Lors d'une rencontre informelle avec des journalistes sur son lieu de villégiature, aux Etats-Unis, le chef de l'Etat a déclaré que le contrat, qui prévoit la vente de missiles antichar Milan à Tripoli pour un montant avoisinant 170 millions d'euros, était en négociation depuis 18 mois. «Le contrat n'était pas lié avec la libération des infirmières (...). Je ne vois pas où est le problème, où est la politique», a-t-il assuré à la presse, conviée devant la mairie de Wolfeboro, station estivale huppée du New Hampshire. «J'ai dit aux Français que la France et l'Europe n'avaient pas versé un centime» pour obtenir la libération des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien emprisonnés depuis huit ans en Libye, a-t-il dit. «Je le confirme et personne ne le conteste». «Je ne crois pas qu'on puisse dire qu'il y a une polémique», a-t-il ajouté. Concernant les contrats d'armement, Nicolas Sarkozy a fait mine de s'interroger : «On va me reprocher de trouver du travail, des marchés pour les ouvriers français?» «Depuis 2004, la Libye n'est plus soumise par la communauté internationale à un quelconque embargo. Cela faisait 18 mois que les contrats étaient en négociation, autorisés par toutes les commissions nationales et internationales», a-t-il poursuivi, s'exprimant en chemise blanche et pantalon bleu marine devant les caméras et quelques curieux. «On a le droit. Toutes les entreprises y vont. Je ne vois pas pourquoi la France n'irait pas en Libye», s'est-il agacé devant l'insistance des journalistes. La France et les démocraties occidentales se doivent d'accompagner les mouvements de démocratisation et de normalisation. Cela constitue un signe, notamment envers l'Iran, «qu'il y a une issue», a affirmé le chef de l'Etat. Le Parti socialiste réclame la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire pour faire la lumière sur ces contrats et, plus globalement, sur les relations entre Tripoli et Paris. «C'est quand même fantastique cette capacité à ne pas accepter un succès qui est le succès de la France», s'est indigné Nicolas Sarkozy, qui assure avoir fait la «transparence totale» sur ce dossier. «Les Libyens vont dépenser quelques centaines de millions d'euros pour faire marcher les usines en France et je devrais m'en excuser ?», a-t-il renchéri. Samedi, le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, et le directeur général délégué d'EADS, Marwan Lahoud, ont démenti toute implication directe de l'Elysée dans la négociation de cet accord commercial. Le fils du colonel Kadhafi a, quant à lui affirmé que le moment choisi pour la signature de contrats d'armement était «une coïncidence» qui n'était «pas liée» à la libération des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien. «Les gens qui règlent leurs comptes avec Sarkozy pour sa contribution à la libération des infirmières le font par jalousie», a-t-il déclaré à Reuters samedi. Dans Le Monde daté de jeudi, le fils de Mouammar Kadhafi avait tenu des propos plus ambigus sans pour autant évoquer explicitement des contreparties promises en échange de la libération des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien