Cinq partis politiques de la majorité ont adopté une déclaration commune contre l'extrémisme et le terrorisme. Cette déclaration prévoit la création d'une instance supérieure chargée d'élaborer une stratégie de protection de la démocratie. On attendait une initiative de la Koutla contre le terrorisme et ce sont finalement cinq partis de la majorité qui émettent une déclaration commune contre l'extrémisme et le terrorisme et pour protéger les acquis du pays et la démocratie. Selon cette déclaration signée par l'USFP, le PI, le PPS, le MP et le RNI, les signataires s'engagent à la mise en place d'une instance commune supérieure pour l'élaboration d'une stratégie unifiée pour concrétiser un plan de défense des acquis nationaux et de la démocratie et les protéger face au terrorisme «sous toutes ses formes et ses manifestations dans le cadre des prérogatives consignées dans la Constitution et la loi». Cette instance supérieure mettra en place les moyens nécessaires pour faire face aux soubassements idéologiques et politiques du terrorisme, appuyer les acquis de la démocratie par un profond dialogue visant la moralisation du pluralisme politique et la garantie du droit à la différence. Il est aussi question, pour le travail de cette instance, d'élaborer un plan d'action pour intervenir auprès des citoyens et les sensibiliser face à la pensée extrémiste utilisant la religion à des fins politiques. Il est aussi prévu, selon cette déclaration commune rendue publique hier dimanche, d'adopter une série de mesures au niveau des médias pour renforcer la culture de la tolérance, du dialogue et de la modération au sein de la société. Dans le préambule de cette déclaration commune, les partis politiques signataires affirment leur attachement «au projet de société démocratique et de développement choisi par notre pays (...) et réalisé grâce à la lutte de toutes les forces nationales». Cette voie, selon les initiateurs de cette déclaration commune, a permis d'arracher «de précieux acquis politiques et des progrès décisifs en matière des droits de l'Homme qui ont permis de baliser le chemin pour un meilleur avenir». Les partis signataires disent s'en tenir à la défense de ces acquis rendus possibles grâce au pacte et aux actions harmonieuses entreprises avec l'institution monarchique avec tout ce que cette dernière représente comme «symboles et significations dans le cœur de la Nation, de tous les partis politiques, des organisations syndicales, des instances et des associations impliquées dans l'encadrement du peuple marocain». «Protéger les fondements et la valeurs nationaux nous appelle, plus que jamais, à élaborer une stratégie nationale pour contrer le terrorisme et l'extrémisme quelle qu'en soit la forme», lit-on dans cette déclaration commune où il est affirmé que ce sont, en définitive, les bases et fondements de l'Etat de droit, les institutions constitutionnelles et démocratiques (...) qui sont la cible du terrorisme et de l'extrémisme. Pour les partis signataires, l'approche sécuritaire et judiciaire face au terrorisme doit être renforcée par des mécanismes politiques, sociaux, culturels. L'objectif, poursuit la déclaration commune, est de parvenir au règne de la culture de la «citoyenneté, de la participation et de la responsabilité».Initiative lancée par les cinq partis de la majorité, cette déclaration reste ouverte aux partis et organisations qui voudraient rallier la lutte contre le terrorisme. «La lutte contre le terrorisme (...), la haine et la violence est la responsabilité de toutes les forces croyant en la démocratie. Elle est en même temps une responsabilité nationale, humaine, religieuse et éthique pour tous ceux qui croient en les valeurs de la raison et de l'ouverture», lit-on dans la déclaration commune contre l'extrémisme et le terrorisme.